Le Mystère de Lilith – la première femme d'Adam
Le mystère de Lilith – La première femme d’Adam
La plupart des gens ignorent qu’avant Ève (Chava), Adam avait une épouse nommée Lilith.
Beaucoup ne connaissent que le récit biblique selon lequel Ève fut l’unique femme d’Adam.
Cependant, le Zohar laisse entrevoir une autre version — une histoire qui s’est effacée au fil du temps. Avant Ève, il existait une autre femme, suggérée dans certains versets bibliques, mais souvent négligée par les étudiants.
Connue comme la mère ou la reine des démons, cette femme s’appelait Lilith, également désignée par Plonit dans les écrits hébraïques. C’est un nom qu’on évite de prononcer à voix haute, car dire le nom de quelqu’un témoigne d’une forme d’affection, comme lorsque nous invoquons les Noms de Hachem dans nos prières. Mais ici, nous souhaitons l’éloigner autant que possible.
Quoi qu’il en soit, l’histoire de Lilith dépasse le simple mythe. Elle est liée à des actes sombres : de la noyade tragique d’enfants aux relations nocturnes avec les hommes, dans un halo d’ambiguïté morale et de mystère surnaturel. Il n’y a toutefois rien à idéaliser dans son personnage.
Nous ne prononçons pas le nom de Lilith à voix haute
Rabbi Hanina mettait en garde contre le danger de dormir seul la nuit, avertissant que ceux qui le font risquent de croiser Plonit — une entité associée à la luxure, la débauche et l’infidélité. Cet avertissement perdure aujourd’hui, et il est recommandé à ceux qui dorment seuls de laisser une lumière allumée jusqu’à l’endormissement, pour se prémunir de son influence, qu’il ne faut pas sous-estimer.
Nous allons diviser notre étude en trois parties :
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La signification du nom Plonit
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L’énergie sexuelle en Kabbale
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Conseils pratiques de protection
Ces enseignements peuvent sembler mythologiques, mais ils contiennent des concepts profonds qui résonnent avec notre quotidien, en particulier si l’on cherche à se rapprocher de Hachem par la sainteté.
Origine et signification de ce nom
Le nom Lilith, prononcé לילית, partage la racine du mot מילל (milel) — se lamenter. Lilith est donc associée à la tristesse, à la plainte perpétuelle. Ce mécontentement maladif et ce deuil continuel de la vie définissent Lilith, et c’est ce qui la rapproche des personnes en proie à ces sentiments.
D’autres interprétations suggèrent une origine dans le mot layla (לילה) — la nuit, ce qui la relie au domaine obscur où elle exerce le plus d’influence.
Ses origines, à cheval entre textes bibliques, culturels et mésopotamiens, révèlent des croyances anciennes et des concepts métaphysiques profonds.
Le nom « Plonit » trouve des échos dans les textes sumériens et mésopotamiens, parfois orthographié avec un « U » final, montrant une résonance culturelle partagée entre les civilisations.
Dans le contexte biblique, Plonit est évoquée dans Isaïe 34:14, au sein d’une vision prophétique de désolation, interprétée tantôt comme une bête réelle, tantôt comme une métaphore des forces du mal hantant les lieux en ruine.
Dans le Midrash Bereshit Rabbah, on trouve l’idée qu’avant Ève, Adam eut une première compagne, créée alors qu’il était encore éveillé.
Cette femme, identifiée à Lilith, fut rejetée par Adam pour sa force et sa nature dominante. Elle était née avec plus de rigueur (gevoura), ce qui la rendait autoritaire. Elle contesta l’autorité d’Adam, jusqu’à ce qu’il prononce un Nom sacré de Dieu pour la faire mourir. Ensuite, Dieu créa Chava (Ève) à partir de la côte d’Adam, durant son sommeil — une création symbolisant une union physique et spirituelle plus profonde.
La création d’Ève, "construite" à partir de la côte d’Adam, n’implique pas seulement une structure physique, mais aussi une essence spirituelle, reliée à la Binah, la sphère kabbalistique de l’intelligence divine. Cette double création — matérielle et spirituelle — représente une union supérieure.
Le Ari zal explique que c’est pour cette raison qu’Adam déclara : « Celle-ci est l’os de mes os, la chair de ma chair ». La première était dure comme un os, la seconde douce comme la chair.
Mais Lilith ne se contenta pas de mourir. Elle déclara à Hachem que sa mort était injuste et demanda de garder un certain pouvoir sur la Création. Hachem lui donna alors la domination sur les démons, avec son époux, l’ange incitateur Sa-tan.
L’énergie sexuelle provient de la Chokhmah
Plus le désir est grand, plus sa source est élevée — et plus le danger est grand. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi la tradition juive a établi de nombreuses barrières autour de la sexualité. Les Sages nous enseignent que là où il y a une barrière (geder), il y a de la sainteté.
Beaucoup recherchent des expériences spirituelles, mais peu savent que cela nécessite de canaliser l’énergie sexuelle vers le haut — le long de la colonne vertébrale, jusqu’au cerveau — pour nourrir l’esprit. La conscience oscille constamment entre monde physique et spirituel, et c’est précisément le plaisir sexuel qui ancre le plus l’homme dans le monde matériel.
Les conséquences d’une énergie sexuelle mal dirigée sont visibles dans les textes bibliques et midrashiques. Dans le Mesilat Yesharim, cela s’appelle la Perishout — la séparation.
Dans l’histoire biblique d’Amnon et Tamar, Amnon ressent d’abord un fort désir pour sa sœur, mais après l’acte, il la hait. Ce revirement montre comment un désir incontrôlé peut mener à la chute.
De même, le récit d’Adam et de sa première compagne illustre les dangers d’une union purement charnelle. Lilith, rejetée pour ses origines à la fois spirituelles et matérielles, symbolise une déconnexion spirituelle entraînant des comportements destructeurs. Ce Midrash sert d’avertissement contre une vie dominée par les plaisirs matériels au détriment de l’élévation spirituelle.
La gestion de l’énergie sexuelle est donc essentielle au développement spirituel. Selon le Ari zal, le moment idéal pour l’intimité conjugale est la nuit du Shabbat, après minuit. C’est à ce moment que l’union atteint son sommet dans les mondes supérieurs et que sont créés de nouveaux vêtements spirituels (levouchim) destinés au Gan Eden.
Sur un plan plus concret, avoir des relations dans un esprit de don réciproque (ratzon latet) s’accorde avec les principes spirituels supérieurs. Cela s’oppose à la motivation égoïste (lekabel) qui ne cherche que la satisfaction personnelle.
Les couples doivent donc s’engager à bâtir une relation stable et engagée, intégrant corps et âme, selon la Halakha. Dans la tradition juive, la relation intime est sacrée et apporte la paix dans le foyer, en y faisant résider la Shekhina.
La chasseresse
Dans la littérature midrashique, Lilith apparaît dans divers contextes, souvent liés à la tentation et au danger spirituel. Dans l’Alphabet de Ben Sira, elle est présentée comme une séductrice rôdant la nuit, responsable des pollutions nocturnes et des fantasmes sexuels. Cela souligne son lien avec les pulsions incontrôlées.
De ces récits émergent plusieurs leçons spirituelles. Lilith représente les conséquences du désir non maîtrisé, et l’importance d’équilibrer le physique et le spirituel dans le couple. Le Zohar enseigne que Lilith recueille les gouttes de sperme perdu, même involontairement, pour se féconder et engendrer des démons, car son compagnon, l’ange Samekh Tet, est eunuque et ne peut procréer.
L’âme humaine
Notre âme, divine et altruiste par nature, transforme les relations en occasions de donner autant que de recevoir — un concept profondément lié aux connexions positives.
Le Psaume 19 possède un pouvoir particulier pour dissiper les énergies sexuelles négatives. En comptant toutes les 51 lettres, on trouve le nom de Lilith. Ce nombre 51 correspond à la valeur numérique de « נא » (na, « s’il te plaît »), comme dans « אֵ־ל נָא רְפָא נָא לָהּ », la prière de Moché Rabbénou pour la guérison de Myriam.
Ce psaume agit comme une prière contre les forces destructrices qui causent des troubles psychologiques et émotionnels : abus, solitude, dépression, éloignement de soi et de Dieu.
Récitez-le chaque jour si nécessaire, accompagné du Tikkoun HaKlali, avec intention pour vous protéger de ces influences.
Avec ces quatre conseils pratiques et leurs explications, je vous invite à réfléchir :
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Lequel résonne le plus avec vous ?
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Comment allez-vous vous engager, avec notre communauté, à instaurer un changement positif sur cette question ?
Travaillons ensemble pour intégrer ces principes dans nos vies — pour promouvoir le bien-être spirituel et émotionnel, et repousser les influences néfastes. Ensemble, nous pouvons accomplir une véritable transformation.

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