6 grandes techniques de méditation kabbalistique pour se rectifier soi-même

 



6 grandes techniques de méditation kabbalistique pour se rectifier soi-même


Beaucoup ignorent que la méditation kabbalistique fait partie de la tradition juive depuis le commencement de la Création.
Le chemin de la Kabbale vise à purifier une personne jusqu’à son potentiel maximal. Ce potentiel est rarement atteint, sauf par de véritables Mekoubalim, mais cela reflète les lacunes de la personne elle-même, non un défaut du système.

Notre conscience est le reflet de notre âme. Et il existe des niveaux sur des niveaux, accessibles selon le travail intérieur que l’on accomplit. Le but ultime est, comme l’écrit Rav Ḥaïm Vital dans Sha’aré Kedoucha, le Dvekout — l’attachement à Hachem. Être conscient de Sa présence, garder Hachem en son esprit constamment, jusqu’à commencer à Le percevoir intérieurement.

Il existe plusieurs voies pour y parvenir, mais l’une des plus efficaces est la méditation kabbalistique à travers les Yihoudim et les Kavanot.


Cela peut sembler une simplification excessive, mais la Kabbale est essentiellement pratiquée par la méditation sur les Noms Divins. Rav Ḥaïm Vital nous « adjure » déjà, lorsqu’on étudie Etz Ḥaïm, que si l’on commence cette étude, alors il faut également apprendre les Kavanot pour méditer tout au long de la journée, à condition de remplir les conditions nécessaires (voir ci-dessous).

L’unification des Noms saints, appelée Yihoudim, est, selon ses propres mots dans Sha’ar HaKavanot, la forme de service la plus élevée — même supérieure à l’étude du Talmud. Les Kavanot permettent de réparer efficacement les mondes spirituels ainsi que soi-même, puisque nous sommes tous liés à eux. Comme l’écrit l’Arizal, « chacun doit se voir comme s’il était Ze’ir Anpin (Z”A) d’Atsilout ».

Bien entendu, il faut « remplir son ventre » avec le Pshat, le Remez et le Drash, mais l’étude de la Kabbale (et la méditation) ne doit pas être réservée à ceux qui ont le temps de maîtriser le Talmud et la Halakha (après 40 ans, comme on le dit souvent à tort). C’est un consensus issu de nombreuses sources, telles que le Ramḥal, le Ramak et d’autres véritables Mekoubalim des générations ultérieures.

Mais cela exige un effort beaucoup plus grand de la part de la personne : être pur et garder la Torah dans ses moindres détails. Observer toutes les Mitsvot et se consacrer à l’étude de la Torah devient simplement le « ticket d’entrée au jeu » — et non le but final. C’est un changement radical de paradigme par rapport à l’idée que « garder tout » suffit pour être un Tsadik.
Une personne qui veut s’engager dans ces pratiques doit avoir une base solide sur ce qu’elle fait dans ce monde (encore une fois, en gardant la Torah, en accomplissant les Mitsvot et en faisant Téchouva), sinon, l’énergie qu’elle attire va vers la Sitra A’hra (le « côté opposé », le mal), en plus de causer une forme réelle de ‘Hilloul Hachem (profanation du Nom divin). En plus de la Téchouva, un homme devrait idéalement s’immerger dans le Mikvé avant de pratiquer les Yihoudim et les Kavanot, au minimum s’il est Ba’al Keri, pour quelque raison que ce soit.

Revenons à notre sujet :
La Kabbale offre de nombreuses formes de techniques de méditation. Ancrée dans le principe fondamental qu’Hachem peut être atteint par la méditation et la contemplation focalisées, la méditation kabbalistique propose de puissants outils pour ceux qui cherchent à approfondir leur Hassaga (perception spirituelle).
Autrement dit : Hachem est (presque) toujours accessible — nous devons simplement ouvrir nos cœurs et nos esprits.

Essentiellement, chaque méditation repose sur un principe fondamental : la capacité à utiliser la puissance de l’imagination et à se détacher de la physicalité. L’acte d’imagination est l’essence même de toutes les Kavanot et Yihoudim. Plus la personne est concentrée et maintient cette concentration longtemps, plus l’effet est fort.

Commençons donc avec :

1. Méditation de la « Merkava »

La méditation de la Merkava est si centrale et essentielle qu’elle est présente dans de nombreux Sidourim sépharades.

Elle peut être utilisée à tout moment : lors de la prière, d’une Mitsva, d’une étude, ou même dans un moment de silence méditatif — à condition d’être dans un lieu propre et couvert.
Cette méditation kabbalistique simple aide la personne à se remplir de Mokhin (l’intellect divin) par le Nom YHVH.

L’Arizal explique que l’on doit imaginer chacun de ses membres rempli de lumière d’Atsilout, en utilisant les Noms Divins spécifiques à chaque Séphira. Cette méditation peut être accompagnée de la phrase suivante :

"Hareini Mekavein La’assot Et Atzmi Kisse Umerkava LaShekhina HaKedosha"
« J’ai l’intention de faire de moi-même un trône et un char pour la Sainte Shekhina »

Voici quelques exemples :

  • Pour la Séphira de Kéter (la Couronne, correspondant au crâne), on utilise le Nom YHVH avec les voyelles Kamatz sur les 4 lettres.

  • Pour Ḥokhma (la Sagesse, côté droit du cerveau), on utilise la vocalisation Pataḥ.

  • Pour Bina (la Compréhension, côté gauche), on utilise Tzere.

  • Pour les yeux, on utilise 5 fois le Nom YHVH.
    Et ainsi de suite.

En pratiquant cela, on attire la sainteté sur chacun de ses membres, en les purifiant.
Plus fascinant encore : l’Arizal dit que si une personne utilise cette méditation sur les yeux assez longtemps (en supposant aussi qu’elle garde la pureté de ses yeux), elle pourra commencer à voir la réalité spirituelle.
S’il l’applique à ses oreilles, il pourra entendre des choses divines.
S’il l’utilise sur sa bouche, il pourra dire des paroles saintes.
Et ainsi de suite.

Voici le dessin d'une version simplifiée:


2. Méditation de la Ménorah (Psaume 67)

Il existe un Midrash selon lequel le roi David partait en guerre avec ce dessin ci-dessous gravé sur son bouclier en or. Lorsqu’il méditait dessus, tous ses ennemis tombaient morts.

Alors, peut-être que vous n’irez pas en guerre avec un bouclier en or de sitôt. Néanmoins, le Chidah écrit que c’est une grande Ségoula pour la protection. L’Arizal enseigne également qu’on devrait réciter ce Psaume 67 après Cha’harit, Min’ha et Ma’ariv (après Aleïnou Léshabéa’h), chaque jour de l’année, y compris Yom Kippour, Roch Hachana, etc.

Voici le dessin :



3. Unification pour l’élévation de l’âme

Ceci est un Yi'houd mentionné dans le Sha’ar Roua’h HaKodesh. Il consiste à unir les noms A”b et Kasa”h sur une première ligne, Sag et Kasa”h sur la deuxième, Ma”h et Kama”g sur la troisième, et Ba”n et Kana”h sur la quatrième.

Cela peut être un peu avancé pour la plupart des gens, et je ne peux pas expliquer les détails ici, mais en résumé, il s’agit d’unir les noms « féminins » de Hashem (EHYH) avec les noms « masculins » (YHVH) à travers cela. Même si vous ne comprenez pas ce qui est accompli, vous pouvez tout de même en bénéficier. Comme la Méditation de la Merkava, elle peut aussi être utilisée à tout moment de la journée.

Pour expliquer avec les mots du Rav ‘Haïm Vital :

Pour purifier l’âme et l’illuminer, et pour accroître sa force et sa clarté, afin de la lier en haut à la sainteté suprême pendant la nuit après l’aube, lorsque tu te lèves pour t’engager dans la méditation prédéterminée avec ces saints noms qui ont été arrangés selon la volonté de Dieu, puis tu t’engages dans la méditation. Et ainsi, à chaque heure et à tout moment de la journée, concentre-toi sur cette méditation, et de la manière dont tu es habitué à te concentrer, ainsi la lumière pénétrera ton âme. Comme cela sera bon et agréable à tes yeux tout au long de la journée. Ce sont là les intentions qui pénètrent et illuminent grandement l’âme, et voici les noms :

Et voici l’illustration que j’ai réalisée à ce sujet :




4. Méditation contre la colère

De nombreux Méfarshim écrivent que la colère et l’arrogance sont les pires de toutes les qualités de caractère.

Le Rambam enseigne dans le Michné Torah qu’il faut s’éloigner de ces traits à l’extrême car, contrairement aux autres, ils n’ont aucune utilité positive. Dans le Sefer Ha’Hezionot (Livre des Visions), l’Arizal mit sévèrement en garde Rabbi ‘Haïm Vital contre toute forme de colère, même pour accomplir une Mitsva ou pour l’étude de la Torah, lorsqu’il vit que l’Ibbour du roi ‘Hizkiyahou quitta son élève.

La colère, même minime, peut endommager l’âme d’une personne. Je ne me souviens plus exactement qui l’a dit, mais celui qui casse un objet dans un accès de colère voit tous ses mérites effacés, car cela est considéré comme un véritable sacrifice pour l’Avoda Zara, au profit du Samekh Mem. C’est donc extrêmement grave.

Cette méditation kabbalistique fonctionne très bien seule, ainsi que lorsqu’un homme se rend au Mikvé. Elle est simple et peut être utilisée partout. Elle repose sur la Guématria du mot « colère » (כעס), qui est 151, soit aussi la Guématria de Mikvé (מקוה). 151 est également la valeur numérique du Nom Kana”h, et l’Arizal écrit que celui qui veut réparer sa colère doit jeûner 151 jours (ou, bien sûr, effectuer un Pidyon avec de l’argent, comme la plupart le font). C’est aussi la Guématria des Noms Ado-naï (65) + Elo-kim (86), ainsi que de EHYH avec chaque lettre multipliée par elle-même.

Voici la méditation :



5. Méditation sur la Michna

C’est probablement l’une des techniques les moins dangereuses… ou les plus, selon la manière dont on l’utilise. J’ai ressenti certains effets en l’essayant un Chabbat il y a quelques années, mais je ne donnerai pas trop de détails ici.

Voici comment elle se pratique selon Rav ‘Haïm Vital dans le Sha’aré Kedoucha (chap. 4) :

Commencez votre méditation en trouvant un endroit calme, enveloppé dans un châle de prière (Talit), et asseyez-vous les yeux fermés. Laissez votre conscience transcender le physique, comme si votre âme quittait votre corps pour s’élever vers les cieux. Une fois cet état de dépouillement atteint, choisissez une Michna qui résonne en vous et récitez-la à plusieurs reprises, en prononçant chaque mot clairement, sans omettre aucune lettre.

Pendant que vous récitez la Michna, ayez l’intention de relier votre âme à celle du sage qui l’a enseignée. Visualisez votre âme devenant un char, un réceptacle pour que la sagesse du sage se manifeste en vous. Laissez votre être le plus profond réciter la Michna, dans l’intention de faire émerger les étincelles de votre âme et de les relier aux enseignements du sage.

Pour réaliser cette connexion, concentrez-vous sur l’idée que votre bouche n’est qu’un conduit, un récipient à travers lequel les paroles de la Michna peuvent s’écouler. Visualisez la voix qui émerge de votre bouche comme étant remplie des étincelles de votre âme intérieure, qui récitent la Michna. Ainsi, l’âme du sage peut se manifester en vous, et ses enseignements peuvent vous guider dans votre cheminement spirituel.

À un moment de la méditation, vous pourriez vous sentir envahi par la fatigue. Si vous êtes digne, l’âme du sage peut venir résider dans votre bouche, parler à travers vous et répondre à vos questions. C’est le mystère du verset : « L’esprit de Dieu a parlé par moi, et Sa parole est sur ma langue ». (Samuel II 23:2)

Rav ‘Haïm Vital
C’est une technique vraiment puissante, et même si un Tanna ne vient pas vous enseigner, vous aurez tout de même mémorisé une Michna !

Remarques finales sur la méditation kabbalistique
Bien que ces techniques puissent sembler « impressionnantes » et soient de puissants outils pour la croissance spirituelle et la transformation, il est important pour les pratiquants de les aborder avec prudence et pureté. Comme pour toute pratique spirituelle, les bénéfices potentiels de la méditation kabbalistique doivent être équilibrés par une juste mesure de prudence et de discernement, et, pour les hommes, par le fait d’aller au Mikvé chaque jour.

Comme je l’ai écrit précédemment, une personne non pratiquante ne devrait en aucun cas méditer sur ces techniques. Cela peut entraîner de grandes malchances, car toute la lumière qu’elle attire se dirige vers le Sitra A’hra (le « côté opposé », le mal). Cela est particulièrement vrai pour les hommes qui sont Ba’al Keri (ont eu une émission séminale) et ne sont pas allés au Mikvé.

Il faut garder à l’esprit que ces méditations n’exemptent personne de l’observance de la Torah et des Mitsvot à la lettre, selon le Choul’hane Aroukh. On ne peut être saint sans cela, même si l’on peut être trompé en pensant l’être en méditant et en expérimentant « les mondes supérieurs », ce qui peut également être une autre illusion du Sitra A’hra. De grands kabbalistes peuvent méditer profondément et même accomplir des exploits étonnants (comme avoir des expériences de sortie du corps à volonté), mais ils sont aussi solidement ancrés dans l’étude et l’observance basique de la Torah, y compris le Pshat.

Un autre danger potentiel de la méditation kabbalistique est la tentation de se focaliser excessivement sur l’acquisition d’expériences mystiques ou de pouvoirs spirituels (qui peuvent effectivement venir, précisons-le). Cela peut entraîner une déformation du véritable but de ces pratiques, qui est avant tout de cultiver une connexion plus profonde avec Hachem et de Le servir avec plus d’amour et de compassion. Rappelons-le : le but est le Dvekout, qui répare la personne de l’intérieur.

Un autre danger potentiel est celui de l’évitement spirituel, c’est-à-dire l’usage de la pratique spirituelle pour fuir ou refouler des émotions ou expériences difficiles. Plutôt que d’utiliser la méditation pour fuir les défis de la vie, il est crucial de s’en servir pour affronter et transformer notre douleur et notre souffrance, et les utiliser comme carburant pour la croissance spirituelle. Cela peut sembler un peu abstrait, mais apprendre ces techniques ne suffit pas : elles doivent produire un effet positif.

Enfin, si quelque chose semble anormal et que vous commencez à voir des choses, il vaut mieux arrêter et consulter un véritable Mekoubal pour demander conseil.

Pour se connecter véritablement à Hachem, il est essentiel de cultiver des traits de caractère positifs comme l’humilité, la compassion et l’honnêteté, et d’éviter les comportements malsains comme l’indulgence dans les plaisirs physiques, le regard porté vers des lieux inappropriés, la perte de temps, etc. Le succès dépend de nos efforts personnels, mais surtout de la prière et du Ra’hamim (compassion).

Le but de cet article est d’inspirer les gens à comprendre à quel point la Kabbale (et la Torah) sont profondes. Il me semble important que l’on ne pense pas que la maîtrise de la Torah consiste à étudier le Shas quelques fois dans sa vie et à se féliciter d’en connaître tout le contenu. Ou que le Pshat et le Moussar soient tout ce qu’il y a. Ou encore qu’une fois la Torah observée, on est un Tsadik assuré de recevoir l’Olam Haba.

La Torah est infiniment profonde car la plupart des révélations ne sont pas écrites : elles sont perçues dans le cœur et l’esprit, et ne peuvent être partagées à cause de leur profondeur. Ce que nous avons aujourd’hui comme révélation n’est qu’une goutte de ce qui existe réellement.

Tous les Avot et Imahot, les prophètes, les sages et les kabbalistes étaient des méditants d’une puissance incroyable. Prenez tout ce qui est mentionné ici, multipliez-le entre mille et un milliard, et nous aurons peut-être une idée de la puissance mentale d’un simple cordonnier à l’époque du Second Temple (il faudra un autre article pour expliquer pourquoi). C’est justement parce que notre génération est pleine d’obstacles que cette étude est si vitale, pour celui qui est prêt à faire les efforts.

En fin de compte, la méditation kabbalistique peut offrir un outil puissant de croissance et de transformation spirituelle, mais elle doit être abordée avec une véritable crainte et un amour sincère pour Hachem. En restant ancré dans la Torah, et en évitant les écueils mentionnés, ces outils peuvent approfondir l’Avodat Hachem d’une personne à des niveaux jamais imaginés.

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