Démêler les mystères de Kameot : exploration du monde surnaturel des amulettes
Démêler les mystères de Kameot : exploration du monde surnaturel des amulettes
Les amulettes, également appelées Kameot en hébreu, ont toujours suscité un sentiment d’enchantement et de mystère.
Leur efficacité demeure une énigme – quels bienfaits procurent-elles, s’il y en a ?
Dans cet article, nous tenterons d’éclairer ce domaine obscur des Kameot.
Plutôt que d’adopter la position « rationaliste » qui discrédite le pouvoir des Kameot et l’authenticité de la Kabbale, nous reconnaissons le monde surnaturel comme une manifestation de Hachem.
Ma position est que cette manifestation peut être aisément perçue par ceux qui ont les yeux ouverts, que les miracles sont des phénomènes bien réels, et que le monde est en lui-même un lieu magique – nous avons simplement été conditionnés à suivre un paradigme « scientifique-mécaniste » qui nous en bloque l’accès (nous y reviendrons plus loin). Quoi qu’il en soit, Hachem a créé une large gamme de forces dans la Création, saintes et impies, qui peuvent être exploitées par les humains, à des fins bénéfiques ou malveillantes, selon les techniques appropriées.
Avec cette introduction en tête, plongeons-nous dans le sujet.
Les êtres humains possèdent une puissance mentale incroyable
Avant toute chose : l’être humain est créé à l’image de Hachem.
Cela seul nous confère des pouvoirs que la plupart d’entre nous ne peuvent même pas imaginer. Lorsqu’on lit les Écritures ou la Guemara, on a souvent tendance à discréditer les phénomènes surnaturels tels que la force surhumaine, la sagesse divine et les miracles en général.
Mais même la science aujourd’hui (du moins la partie qui nous est révélée) commence à admettre que le corps et l’esprit humains peuvent canaliser une puissance considérable. La pensée, la parole et l’action peuvent — et le font effectivement — modifier la réalité, comme le postule la physique quantique. La manière d’accéder à ce pouvoir passe par la concentration, la volonté, et une coupure (ou du moins une réduction) du contact avec le monde physique (et c’est pourquoi de nombreux kabbalistes jeûnent fréquemment).
Plus une personne parvient à restaurer son esprit fragmenté (par la prière, la méditation, la purification, la privation de plaisir, etc.), plus elle acquiert de pouvoir.
Cela dit, les techniques permettant de canaliser ces forces divines impliquent principalement l’esprit, les émotions et la parole agissant de concert. Autrefois, ces techniques étaient utilisées librement car les gens étaient habitués à vivre avec peu, mais de nos jours, nous avons perdu la capacité à nous concentrer. C’est pourquoi la connaissance traditionnelle des forces de la Création, y compris les noms des anges et la manière de les diriger avec l’intention adéquate sur le parchemin écrit, s’est estompée.
Petite introduction aux Kameot
Il est un fait que de nombreux Rebbes hassidiques et kabbalistes renommés ont utilisé et rédigé des amulettes, y compris le Baal Shem Tov, le Maguid de Mézéritch, Rabbi Na’hman de Breslev, ainsi que de nombreux kabbalistes séfarades. Les Juifs ashkénazes ont également, semble-t-il, utilisé des Kameot, en particulier pour protéger les nouveau-nés avant la cérémonie de la Brit Mila.
Les Kameot sont en usage depuis l’époque des sages Tannaïques de la Michna et ont été largement employés à diverses fins, notamment pour la protection, la santé, la richesse, voire la fertilité. Ils étaient généralement portés autour du cou ou du poignet, et le terme Kamea est associé à l’idée de liaison, ce qui correspond au concept d’unification des forces de la Création à une fin précise.
Les Kameot peuvent être composés de textes, de symboles ou de noms et peuvent être rédigés dans divers alphabets, y compris l’écriture angélique (comme on le voit dans le Sefer Raziel).
Le Kamea, combiné à des noms saints ou impurs qui agissent comme des clés de la Création, « absorbe » alors l’intention et la puissance d’une personne, et agit pour modifier la réalité. Ils peuvent être très puissants.
Fait intéressant, le Choul’han Aroukh autorise le port des Kameot pendant le Chabbat, malgré l’interdiction générale de porter des bijoux et accessoires dans les lieux publics, par crainte qu’on les retire pour les montrer, ce qui constituerait une transgression rabbinique liée au transport.
Alors, pourquoi le Choul’han Aroukh permettrait-il spécifiquement les Kameot, s’il ne s’agissait que de « superstition » ?
Il convient de noter que Rabbi Yossef Karo, qui était aussi un grand kabbaliste et qui a eu des contacts avec l’Arizal, ne niait pas les pouvoirs des Kameot. En fait, il a lui-même reçu des enseignements d’un Maguid, comme il l’écrit dans son fascinant ouvrage, Maguid Mécharim.
Le bien-fondé d’un Kamea dépend de l’intention du rédacteur et de l’usage des noms
Tous les Kameot ne sont pas considérés comme bons. En réalité, certains contiennent des noms de démons, souvent identifiés par le grand Rav Yitzhak Kadouri lors de leur analyse. De ce fait, de nombreuses personnes hésitent à les utiliser, craignant d’être associées à de telles entités négatives.
L’efficacité des Kameot varie, et ils peuvent même nuire à l’utilisateur en attirant des forces obscures telles que des démons. Certaines personnes plongées dans l’immoralité et l’impureté de l’idolâtrie sont devenues des serviteurs de la Sitra A’hra (le « côté opposé », le mal) et peuvent apprendre à fabriquer des Kameot dans le but de les vendre ou de tromper les gens.
Malgré cela, de nombreux autres kabbalistes séfarades réputés, dont le ‘Hida, le Ben Ich ‘Haï, le Baba Salé, et le Rav Mordékhaï Charabi, ont rédigé des Kameot qui ont été testés et se sont avérés efficaces.
Il existe toutefois de bons Kameot, rédigés par de véritables Tsaddikim, qui ont été essayés et ont montré leur efficacité pour aider les gens. Par exemple, le grand ‘Hida (Rabbi ‘Haïm David Azoulay) écrivait des Kameot et a pu aider une femme à renoncer à son projet de conversion au christianisme en lui donnant un Kamea contenant les paroles du Chema Israël à consommer.
Il convient cependant de noter que les Kameot imprimés sont inutiles et ne valent même pas le papier sur lequel ils sont produits.
Remarques finales
Il est clair que les Kameot font partie intégrante de la Tradition juive.
Malheureusement, il est aujourd’hui difficile de trouver des kabbalistes disposés à rédiger de bons Kameot. Cela tient non seulement au fait que très peu possèdent la capacité de canaliser la puissance des Noms dans un Kamea, mais aussi parce que la « recette » pour les rédiger ne leur est pas forcément révélée, ni par les livres, ni par le Roua’h Hakodech.
Même l’ouvrage du Rav Kadouri sur les Kameot ne contient que l’introduction et des « remarques générales » sur la manière dont ils doivent être confectionnés. Comme le Rav ‘Haïm Vital, il a dissimulé son savoir de manière à ce que seuls de grands Tsaddikim puissent véritablement comprendre ses paroles.
Cela est mentionné dans son introduction, accompagnée d’avertissements sévères contre le fait de jouer avec les Noms Saints, car cela peut provoquer la vengeance des anges qui en ont la charge contre celui qui les écrit.
Bien qu’ils puissent être des outils puissants de guérison spirituelle et de protection, ils peuvent aussi être dangereux s’ils ne sont pas utilisés correctement. Quelle que soit la position de chacun, il est clair que les Kameot occupent une place importante dans la Tradition juive et continueront de susciter fascination et intérêt.
Cependant, nous ne devons pas nous décourager, car une prière sincère peut être tout aussi efficace qu’un Kamea — et bien plus sûre.




Commentaires
Enregistrer un commentaire