Dévoiler le véritable pouvoir des Segoulot dans la tradition juive : Que sont-elles réellement ?

 

Dévoiler le véritable pouvoir des Segoulot dans la tradition juive : Que sont-elles réellement ?

Dans le domaine mystique de la tradition juive se trouve l’énigmatique concept des Ségoulot, également appelées « remèdes ». Ces rituels ancestraux ne sont pas nécessairement des Mitsvot ni des Halakhot, mais sont vénérés comme un moyen de déverrouiller les réponses aux problèmes et désirs les plus pressants de la vie.

Alors que certaines ont résisté à l’épreuve du temps avec une efficacité avérée, d’autres restent enveloppées de mystère, simples produits de notre imagination.

Mais qu’est-ce qu’une Ségoula, exactement ?

À sa base, une Ségoula (au singulier) comprend un ensemble de rituels conçus pour susciter une réponse céleste. Qu’il s’agisse de chercher des solutions concernant les enfants, la santé, la subsistance, la rencontre de son âme sœur ou même de surmonter des vices, il existe une Ségoula pour chaque besoin imaginable.

Le Or Ha’Haïm, dans la paracha Yitro, tire le terme Ségoula d’un verset décrivant le peuple juif comme une nation précieuse aux yeux de Hachem. Il la décrit comme une sorte de charme qui dépasse la logique humaine. Malgré ses racines dans les écrits talmudiques, bibliques et mystiques, comprendre le lien entre les Ségoulot et leurs effets peut s’avérer difficile.

La vérité mystique derrière le flux de la lumière divine

La sagesse profonde du Zohar et des kabbalistes révèle que chaque courant de lumière divine passe par une série de canaux pour atteindre notre monde. Par exemple, une personne ayant besoin de guérison peut manquer d’un type spécifique de lumière nécessaire à sa rémission.

Selon Rabbi Na’hman de Breslev, l’intervention de nombreux médecins ne suffira pas, à moins que quelqu’un ne déchire le décret céleste et ne rétablisse le flux de subsistance à travers les canaux du Chefa.

Un rabbin sage que je connais personnellement a un jour remarqué avec humour : « Si les dix commandements avaient été appelés les dix ségoulot, tout le monde les suivrait scrupuleusement. » Bien que cette remarque paraisse légère, elle contient une vérité profonde. Souvent, les gens privilégient la recherche de remèdes superficiels à leurs problèmes au lieu d’en traiter les causes profondes. En réalité, les traits de caractère et les fautes d’une personne peuvent bloquer le flux de la lumière divine.

Comprendre ce concept est essentiel pour saisir les défis auxquels nous sommes confrontés et comment les surmonter. À moins qu’un individu ne soit prêt à entreprendre la tâche difficile de la repentance et de l’amélioration personnelle (c’est-à-dire le véritable travail), aucune quantité de ségoulot ne pourra réellement l’aider.

Le pouvoir de la prière : comprendre quand nos demandes sont exaucées
Il existe des moments où la prière peut être incroyablement efficace pour répondre à nos besoins, et d’autres où il semble que nos prières restent sans réponse, comme si les portes du Ciel étaient hermétiquement closes. Pourtant, cela ne signifie pas que nous avons été abandonnés.

Il se peut simplement que ce que nous désirons ne soit pas, en vérité, un bien pour nous.

Inversement, il y a des moments où les requêtes d’une personne sont exaucées facilement, mais cela n’est pas toujours positif. Les commentateurs de la Torah s’interrogent sur la malédiction infligée au serpent : « Tu mangeras de la poussière de la terre. » Ils se demandent : « En quoi est-ce une malédiction ? » En réalité, cela aurait pu être une bénédiction, puisque le serpent pouvait facilement trouver sa nourriture dans la terre et dévorer tout animal à sa portée !

La réponse à cette question est qu’en réalité, Hachem adressait un avertissement au serpent en lui disant : « Voici toute la nourriture dont tu auras besoin ; tu n’auras jamais à Me prier pour quoi que ce soit. Ne reviens jamais vers Moi. » Cet avertissement s’applique à ceux qui semblent tout avoir dans la vie, mais qui ne cherchent pas à se repentir par la Téchouva.

Ils ont tout ce qu’ils veulent et ne ressentent plus le besoin de chercher de l’aide auprès d’une puissance supérieure. Ironiquement, le plaisir qu’ils tirent de tout cela devient aussi fade que la « poussière ». Il y a un vide intérieur qui ne peut être comblé que par une proximité avec Hachem.

L’idée ici est que parfois, les gens pensent qu’ils obtiennent ce qu’ils désirent et que cela leur est bénéfique, mais en réalité, il n’en est rien. L’exemple donné est celui d’une vache bien nourrie qui croit mener une belle vie, alors qu’en réalité, elle se dirige vers l’abattoir.

De la même manière, il arrive parfois que les gens reçoivent ce qu’ils désirent, mais que cela ne soit pas véritablement pour leur bien ultime. Toutefois, il est reconnu que les ségoulot peuvent contribuer à ouvrir les canaux de subsistance divine pour satisfaire nos besoins. Il est important de noter que nous avons tous des besoins variés, certains communs à tous, et d’autres spécifiques à notre mission de vie.

Les sages nous enseignent que le Créateur souhaite nous accorder le bien encore plus que nous ne le désirons nous-mêmes, mais nous devons en être dignes, et cela doit véritablement contribuer à notre réparation spirituelle dans cette vie.

Le biais du héros derrière les Ségoulot
Maintenant que tout a été dit, je ne saurais trop insister sur le fait que les Ségoulot sont réelles. Elles font partie de la tradition juive transmise à travers les âges.

Beaucoup de gens sont sceptiques à leur égard parce qu’« elles ne semblent pas fonctionner pour eux ». À cela, je réponds que malheureusement, les Ségoulot sont très influencées par ce qu’on appelle le « biais du héros ».

Que veut-on dire par là ?

Le biais du héros est une erreur mentale qui survient lorsque les gens pensent que « toute personne qui entreprend une quête (comme un héros) réussira et reviendra avec des richesses et de la sagesse », ce qui est évidemment faux. En réalité, très peu réussissent un tel voyage périlleux, et même ceux qui y parviennent ne reviennent pas forcément avec tout ce qu’ils espéraient.

Supposons que 5 % des personnes qui pratiquent les Ségoulot voient leurs vœux exaucés. C’est un chiffre assez élevé si l’on considère le nombre de Ségoulot existantes et les gens qui les pratiquent. Cependant, ces 5 % sont les seuls dont on entend parler dans les histoires !

Et ainsi, on pourrait croire que toute personne qui accomplit des Ségoulot verra ses souhaits réalisés.

Encore une fois, il ne s’agit pas ici de discréditer les Ségoulot. Il s’agit simplement d’expliquer l’état d’esprit qu’il faut adopter à leur égard.

Elles fonctionnent, elles sont légitimes, elles sont réelles.

Mais en fin de compte, la décision d’exaucer un souhait appartient à Hachem.

Et c’est une bonne chose, si l’on considère qu’Il n’a en tête que notre bien véritable. Gardons aussi à l’esprit que, comme pour toute prière, les mérites d’une personne, sa sainteté et sa pureté sont également pris en compte.

Et il serait dommage de ne pas énumérer ici quelques-unes des Ségoulot juives les plus célèbres :

• Prier au Mur Occidental (Kotel) pendant 40 jours consécutifs pour que ses souhaits soient exaucés.

• Réciter le Perek Shirah (Chapitre du Chant) pendant 40 jours consécutifs pour obtenir l’exaucement d’un vœu.

• Manger les Simanim (aliments symboliques) à Roch Hachana pour diverses intentions.

• Donner 20 % de ses revenus à la charité pour la foi et la richesse, certains précisant que cela devrait être donné à des étudiants pauvres de Torah.

• Réciter des Téhilim (Psaumes) pour des besoins spécifiques, selon les usages indiqués dans les sources.

• Observer les lois de la Cacheroute pour éviter la maladie.

• Respecter les lois de la Taharat HaMishpaha (pureté familiale) pour avoir de bons enfants.

• Honorer le Chabbat avec grandeur, pour la crainte du Ciel et la richesse.

• Se concentrer sur les mots « Ein Od Milvado » (« Il n’y a rien d’autre que Lui ») est réputé protéger du mal.

• Visiter la tombe de Rabbi Yonatan ben Ouziel à Amouka, en Israël, est réputé favoriser une rencontre en vue du mariage dans l’année.

• Acheter une parcelle pour son propre enterrement est considéré comme un bon présage de longue vie, car cela instille la crainte du péché.

• Acquérir un nouveau couteau spécialement pour Roch Hachana est considéré comme une bonne ségoula pour la prospérité financière.