Étude complète sur l’art et la science de la Guematria et la signification kabbalistique des Noms Saints de Dieu

 


Étude complète sur l’art et la science de la Guematria et la signification kabbalistique des Noms Saints de Dieu


La Kabbale regorge de Guematria, l’étude de la valeur numérique des mots et des versets.
C’est une intersection fascinante entre mathématiques, langage et spiritualité, offrant des perspectives qui vont bien au-delà des simples chiffres. Au fond, la Guematria est une méthode exégétique appliquée à la Torah, dans laquelle chaque lettre se voit attribuer une valeur numérique, permettant ainsi d’interpréter les mots et les phrases. Bien que le terme formel Guematria soit lié à l’alphabet hébraïque, de nombreuses autres traditions emploient des méthodes similaires pour étudier leurs textes.

À première vue, la Guematria peut sembler purement « mystique ». Pourtant, elle repose sur une base scientifique considérable. Ses fondements mathématiques ne se limitent pas à l’arithmétique élémentaire, mais englobent aussi des relations numériques plus complexes, révélant des motifs à la fois intrigants et révélateurs.

L’analyse linguistique, telle qu’on la retrouve de nombreuses fois dans le Talmud, complète cet aspect, car la structure et la composition des langues jouent un rôle essentiel dans l’application de la Guematria, en particulier pour dévoiler des significations cachées et des connexions profondes. De plus, l’usage de la Guematria dans la cryptographie met en lumière son aspect scientifique, illustrant son utilité dans le codage et le déchiffrement de messages au fil de l’histoire.

Tout cela est évidemment renforcé par les fameux codes de la Torah, qui sont bel et bien réels.



Différentes méthodes de Guematria
La Kabbale emploie en grande partie un système d’associations entre les concepts. Une grande partie des ḥiddoushim (enseignements innovants) du Rabbi Naḥman repose sur les connexions qu’il établit à travers l’ensemble de la Torah, et il utilise fréquemment le terme "Beḥinat", qui signifie « un aspect de ».

La Guematria hébraïque, profondément enracinée dans la Kabbale, utilise plusieurs méthodes qui révèlent les dimensions intérieures de l’alphabet hébraïque et des textes sacrés. La méthode la plus traditionnelle et la plus largement reconnue est celle du Mispar Heḥreḥi (valeur absolue), dans laquelle chaque lettre de l’alphabet hébraïque se voit attribuer une valeur numérique spécifique allant de 1 à 400, comme suit :



Une autre méthode fascinante est le Mispar Gadol (le « Grand Nombre »), qui prend en compte les formes finales des lettres. En hébreu, cinq lettres ont une forme différente lorsqu’elles apparaissent à la fin d’un mot. Le Mispar Gadol attribue à ces formes finales des valeurs numériques propres, étendant ainsi le système au-delà des 22 lettres de base.

Cette extension permet une interprétation plus nuancée des textes, car la forme d’une lettre peut modifier la valeur numérique d’un mot, changeant ainsi sa signification ou sa portée spirituelle.

On trouve également le Mispar Katan (le « Petit Nombre »), qui simplifie les valeurs numériques en les réduisant continuellement à un seul chiffre (en excluant le 0). Ce processus, appelé réduction numérologique, élimine la complexité afin de révéler l’essence vibratoire fondamentale, offrant un aperçu de la nature profonde du mot ou du concept considéré.
Par exemple, le mot Nes (נס), qui signifie miracle, a une guematria de 110 ; en Mispar Katan, on fait : 1 + 1 + 0 = 2.

On peut aussi appliquer un principe selon lequel on ajoute ou soustrait 1 à la valeur totale d’un mot – non pas au niveau de chaque lettre, mais à l’idée du mot dans sa globalité. Par exemple, la guematria de Pele (פלא), « merveille », est 111, soit Nes (110) + 1. Cela montre que la nature du miracle est une merveille, et que le rajout d’1 donne accès à une nouvelle compréhension du concept.

Ces méthodes ne représentent qu’une partie des outils par lesquels la Guematria hébraïque explore le lien profond entre la Torah d’Hachem, la Création, et l’âme humaine. Chaque méthode offre une perspective unique, transformant l’alphabet hébraïque d’un simple ensemble de symboles en un système profond de connaissance et de sagesse, tel qu’élaboré par les Mekoubalim à travers l’histoire.


Les Noms Saints d’Hachem

Les noms d’Hachem sont les clés de la Création. Bien que nous ayons l’interdiction stricte de prononcer les noms saints de Dieu à haute voix (sauf en prière), ces noms sont les véhicules par lesquels la Lumière de l’Ein Sof se manifeste dans le monde et permettent à la Création d’être vivante.

Voici quelques-uns des noms principaux :

  • YHWH (יהוה) – 26
    Le Tétragramme, le nom le plus sacré de Dieu, a une valeur numérique de 26. Ce nom est lié aux notions de miséricorde. Le nombre 26 reflète 2 fois les 13 attributs divins de miséricorde ainsi que l’unification des mondes spirituel et matériel, exprimant l’essence de la relation entre Dieu et le monde.

  • Elohim (אלהים) – 86
    Elohim, un nom qui souligne la puissance et la rigueur divine, a une guematria de 86. Il est associé à Dieu en tant que Créateur et Juge, incarnant l’autorité divine sur l’univers et ses créatures. Le nombre 86 est également équivalent au mot haTeva (הטבע), « la nature », indiquant que la nature elle-même est une expression du Divin.

  • Adonaï (אדני) – 65
    Adonaï, qui signifie « Mon Seigneur », a une valeur numérique de 65. Ce nom souligne la souveraineté d’Hachem et Sa maîtrise absolue. Le Ari Zal enseigne que la combinaison de YHWH (26) et Adonaï (65) donne 91, ce qui correspond à la kavana (intention spirituelle) que l’on doit avoir en répondant Amen – unifiant ainsi le Nom caché et le Nom révélé.




En français :

Les lettres hébraïques comme fondements de la Création
Hachem a façonné le monde à l’aide des lettres hébraïques sacrées, qui ne servent pas uniquement d’outils de communication, mais agissent aussi comme des fenêtres ouvertes sur l’essence même de toutes choses. Dans le domaine de la Kabbale, il existe deux méthodes principales pour explorer les mondes spirituels :

  1. Le premier système est celui des Sefirot, souvent désigné sous le nom de Komat Adam (la stature de l’Homme), qui constitue la structure la plus étudiée.

  2. Le second système repose sur les lettres hébraïques. Bien que moins connu du grand public, il est profondément exploré dans des textes tels que le Séfer Yetsira et le Séfer HaBahir.

Aux côtés des Sefirot, les lettres hébraïques agissent comme des canaux à travers lesquels Hachem déverse Ses bénédictions dans le monde matériel. Cela illustre à quel point la Création divine est extraordinaire : elle nous donne les moyens d’attirer le salut par nos prières. Ce n’est pas une « magie » extérieure — c’est un pouvoir intrinsèque à la structure même de la réalité.

Les enseignements du Séfer Yetsira et du Séfer HaBahir révèlent que chaque lettre détient une puissance unique et incarne le concept qu’elle représente.
Par exemple :

  • La lettre Ḥet (ח) symbolise la vie (Ḥaï – חי) et sa valeur en guematria est 8, qui représente aussi la dimension surnaturelle.

  • La lettre Pé (פ) partage son son avec le mot (פה), qui signifie bouche, soulignant son lien avec le pouvoir de la parole — capable de construire ou de détruire.

Ainsi, le nom d’une personne porte une signification spirituelle profonde, révélant des indices sur sa mission dans la vie et les ressources spirituelles dont elle dispose pour l’accomplir. C’est cette compréhension qui sous-tend la tradition juive consistant à ajouter un nom ou une lettre à quelqu’un de malade, dans le but de modifier son mazal ou de le faire entrer dans une nouvelle phase de vie — comme on le voit dans les transformations de Sarah, Avraham et Yehoshoua.


Questions fréquentes sur la Kabbale et la Guematria

Qu’est-ce que la Guematria ?
La Guematria est un système alphanumérique utilisé dans la Kabbale qui attribue une valeur numérique à chaque mot ou expression en fonction des lettres hébraïques qui le composent. Cette méthode permet d’explorer des significations cachées, des connexions spirituelles et des vérités profondes dans les textes sacrés.

Quel est le rôle de la Guematria dans la Kabbale ?
La Guematria est un outil fondamental de l’étude kabbalistique. Elle sert à révéler les significations profondes et les liens entre les mots et leurs valeurs numériques. Dans la Kabbale, les nombres ont une signification sacrée, et la Guematria permet d’accéder à ces vérités spirituelles, éclairant la structure même de la Création.

Comment calcule-t-on la valeur numérique d’un mot ?
On additionne la valeur de chaque lettre hébraïque du mot. Chaque lettre est associée à un nombre spécifique allant de 1 à 400 (voir le tableau dans l’article précédent).

Peut-on avoir un exemple concret d’usage de la Guematria ?
Un exemple classique est le mot hébreu "Ḥaï" (חי), qui signifie vie. Les lettres Ḥet (ח) et Youd (י) valent respectivement 8 et 10, donnant une valeur totale de 18. Ce nombre est devenu un symbole de la vie dans la culture juive.

Existe-t-il différents types de Guematria ?
Oui. Il y a plusieurs types, parmi lesquels :

  • Mispar Heḥreḥi (valeur simple ou absolue)

  • Mispar Gadol (valeurs étendues avec les lettres finales)

  • Mispar Katan (réduction numérologique à un chiffre)

  • Mispar Sidouri (valeur ordinale, selon la place dans l’alphabet)

  • Atbaš (substitution selon un code inversé : la première lettre devient la dernière, etc.)

La Guematria peut-elle prédire l’avenir ?
Bien que certains tentent d’utiliser la Guematria pour entrevoir l’avenir ou les plans divins, la majorité des Mekoubalim soulignent qu’elle est avant tout un outil d’élévation spirituelle, et non de divination. Elle sert à mieux comprendre les mondes divins et non à prédire des événements spécifiques.

Quel lien existe-t-il entre la Guematria, le calendrier hébraïque et les fêtes juives ?
La Guematria peut révéler des correspondances et des significations liées aux fêtes et au calendrier juif. Par exemple, la guematria de certains mots peut correspondre au nombre de jours d’une fête, à la date où elle tombe, ou à des thèmes spirituels liés à cette fête.

La Guematria est-elle propre au judaïsme ?
Bien que la Guematria soit particulièrement développée dans la Kabbale juive, des systèmes similaires d’attribution de valeurs numériques existent dans d’autres traditions spirituelles. Toutefois, la structure, les méthodes et les interprétations de la Guematria sont uniques à la Torah et à ses textes dérivés.



Petite mise en garde sur l’interprétation des Guematriot
L’interprétation de la Guematria exige un équilibre subtil entre érudition, intuition et retenue. Il s’agit d’un système complexe intégré dans la Kabbale, offrant des aperçus profonds des textes sacrés, révélant des niveaux de signification qui dépassent l’interprétation littérale. Toutefois, la nature subjective de la Guematria peut entraîner une grande variété d’interprétations – dont certaines ne sont pas ancrées dans la pensée ou la pratique juive traditionnelle.

Par exemple, prenons le nom 'Ḥaïm ben Baroukh' (חיים בן ברוך), dont la guematria est 348. Si l’on ajoute 10 – pour une raison que l’on jugerait spirituellement pertinente, comme les 10 Sefirot, les 10 Commandements, ou une autre Youd (י) représentant le chiffre 10 – on obtient 358, qui est aussi la guematria du mot Machiaḥ (משיח). Cela pourrait amener une personne à se faire des illusions de grandeur, croyant être destinée à sauver le monde…

Les passionnés comme les érudits doivent donc aborder la Guematria avec prudence, en reconnaissant que bien qu’elle puisse offrir des révélations spirituelles profondes, elle comporte aussi le risque de mener à des conclusions spéculatives ou non fondées. Sans une compréhension solide de la langue hébraïque, de la loi juive et de la Kabbale, les interprétations risquent de s’écarter de la véritable intention spirituelle.

De plus, l’attrait des systèmes numériques de la Guematria peut parfois éclipser l’importance de l’étude de la Torah et de la compréhension globale de l’enseignement juif. Il est crucial de se rappeler que la Guematria n’est qu’un outil parmi d’autres pour explorer les profondeurs de la Kabbale, et qu’elle ne doit jamais être utilisée de manière isolée pour tirer des conclusions théologiques ou prophétiques majeures.

Puissions-nous mériter d’avoir les yeux ouverts pour apprendre et comprendre la Guematria correctement.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La puissance du Mazal – Quelle est la position de la Torah sur les loteries ?

Présentation du Cours – Lever les Blocages liés à l’Argent

La puissance des Téhilim – Clé du salut et 5 ségoulot connues pour leur utilisation