Introduction à la Kabbale Pratique : Un guide court et fascinant sur ce qu’elle implique

 



Introduction à la Kabbale Pratique : Un guide court et fascinant sur ce qu’elle implique


Introduction à la Kabbale pratique : Ne vous y aventurez pas

Il y a une certaine fascination autour du mot Kabbale Ma'assit (Kabbale pratique). Je pense que beaucoup de gens croient qu’il s’agit d’un moyen facile d’exaucer ses souhaits simplement en prononçant les bons mots. Mais la Kabbale pratique est remplie de dangers, comme nous allons bientôt le voir.

La première chose à comprendre, c’est que oui, cela existe réellement. Hachem a créé le système des Olamot (mondes spirituels) et y a instauré certaines règles pouvant être activées par l’énonciation de clés spécifiques. Ces clés sont souvent des Noms divins, des prières ou des segoulot. Lorsqu’elles sont prononcées à des moments particuliers (ou parfois à n’importe quel moment), cela peut engendrer des phénomènes surnaturels.

Cela ne devrait pas nous surprendre, car le Talmud est rempli d’histoires de sages ayant utilisé la Kabbale pratique, sans la moindre hésitation, ni souci de savoir si nous, les gens « tellement avancés » du futur, y croirions. Ils ne cherchaient pas à nous convaincre ni à justifier pourquoi certaines choses « magiques » se produisent. Cela se produit simplement, car le monde est, en réalité, un lieu empreint de mystère — mais cela est un sujet pour un autre article.




Alors, quel est le grand problème avec la Kabbale pratique ?

Les mots suivants proviennent de Sha’aré Kedousha 3:6, écrits par Rav ‘Haïm Vital Zatsal au sujet de la Kabbale pratique :

« Ce [Rouaḥ HaKodech] consiste en une transmission des lumières de Yetsira elle-même, ainsi que de niveaux inférieurs. Atteindre ce niveau est appelé “Monter dans le Pardès”. Cela fait référence à Yetsira, qui est appelée “l’univers de [l’ange] Matat”.

Il existe certains noms et prières par lesquels on peut ouvrir les portes du monde physique pour entrer, par l’esprit, dans Assiya et Yetsira. Cela inclut des Yihoudim et des prières relatives au monde de Yetsira et à ses dix sefirot. Ce sont ces techniques qui sont enseignées dans les chapitres de Heikhalot, et que Rabbi Ne’hounia, Rabbi Akiva, Rabbi Yichmaël et les membres de la Grande Assemblée utilisaient. »

Il est important de souligner que pour que ces rituels de Kabbale pratique fonctionnent, la personne doit avoir un esprit d’une force exceptionnelle, forgé par une étude intense du Talmud et de la Halakha, car ils « brisent les klipot de l’intérieur ».

Mais Rav ‘Haïm Vital écrit aussi :

« L’utilisation de techniques relevant du monde d’Assiya… n’apporte aucun éclaircissement…
Ces techniques furent ensuite, pour la plupart, oubliées. De plus, les cendres de la Vache Rousse [nécessaires à la pureté rituelle] furent perdues à l’époque des derniers Sages du Talmud, à l’époque d’Abayé et de Rava [Ve siècle]. À partir de là, on cessa d’utiliser ces techniques pour “monter dans le Pardès”. »

Les techniques et prières associées sont aujourd’hui conservées principalement dans des manuscrits anciens. Elles ne sont pas diffusées publiquement — pour des raisons évidentes. Rav ‘Haïm Vital poursuit :

« Dès lors, les gens n’ont utilisé que des techniques liées au monde d’Assiya. Or, comme c’est le plus bas des univers, ses anges sont faibles, et la plupart sont mauvais. De plus, le bien et le mal y sont intimement mêlés, et très difficiles à distinguer. Cela n’apporte aucun éclaircissement, car on ne peut y percevoir le bien seul ; la perception est un mélange de vérité et de mensonge, de lumière et d’ombre.

C’est cela, le véritable danger de la Kabbale pratique. Elle est interdite, car le mal y est inextricablement lié au bien. On peut avoir l’intention de purifier son âme, mais en réalité, à cause du mal, on la souille. Et en plus de polluer son âme, on sera puni. »

Je ne saurais trop insister sur ce point : les risques sont réels et graves. Prononcer certains noms d’anges est extrêmement dangereux. Le Ari Zal a expressément averti Rav ‘Haïm de ne jamais prononcer les noms d’anges, sauf les quatre connus : Gavriel, Mikhaël, Ouriël et Refaël.

Même si quelqu’un obtient une certaine perception spirituelle, ce qu’il perçoit est un mélange de vérité et de fausseté. Cela est particulièrement vrai aujourd’hui, puisque les cendres de la Vache Rousse n’existent plus. Sans pureté rituelle, les kelipot (forces d’impureté) s’attachent à la personne qui tente d’atteindre un dévoilement par la Kabbale pratique.

Par conséquent, « celui qui veut préserver son âme doit s’en éloigner ». Car non seulement il pollue son âme, mais il sera aussi puni dans le Guéhinom. Et selon la tradition, il sera aussi puni dans ce monde : soit lui, soit ses enfants tomberont malades, seront appauvris ou deviendront apostats. Il suffit d’apprendre la leçon de Rabbi Yossef Della Reina ou de Rabbi Shlomo Molkho, qui ont utilisé la Kabbale pratique… et furent détruits.


La Kabbale pratique finit très souvent en désastre

L’histoire de Rabbi Yossef Della Reina, qui tenta de hâter la Guéoula à l’aide de la Kabbale pratique, montre jusqu’où cette voie peut éloigner d’Hachem.

Le Rav Yitzhak Kadouri Zatsal, un Mekoubal authentique, pouvait identifier dans un Kamea (amulette) quels noms étaient saints et lesquels invoquaient des démons.

Il existe une version imprimée de ses écrits, publiée par son fils et sa yéchiva, comprenant des Kameot fascinants. (Fait intéressant : Rav Kadouri cite souvent le Likouté Moharan de Rabbi Na’hman.) Voici quelques-unes de ses conditions :

  • Celui qui écrit le Kamea doit atteindre un très haut niveau dans l’Avodat Hachem, à la fois en sagesse et en téchouva/midot.

  • Il doit agir LéShem Chamayim, sans aucun intérêt personnel.

  • Il doit unifier les mondes spirituels dans son esprit pendant l’écriture.

  • Il doit garder l’esprit pur et jeûner pendant l’écriture, car c’est en soi une sorte de « faute permise ».

Autres précautions : au moindre faux mouvement ou à la moindre pensée incorrecte, les forces contenues dans le Kamea peuvent se retourner contre lui. Dans le meilleur des cas, il n’aura aucun effet. Mais dans le pire… cela peut ruiner une vie.


Soumettre les anges

On raconte qu’un jour, quelqu’un demanda au Rav Kadouri s’il liait les anges par serment pour qu’ils accomplissent sa volonté. Dans son immense humilité, il répondit qu’il ne le faisait pas, mais que les anges, « voyant qu’il était un vieil homme, acceptaient de l’aider de leur propre gré ».

Il existe bel et bien une méthode permettant de lier les anges et de les obliger à exécuter des ordres. Le problème, c’est que les anges… détestent la plupart des êtres humains. À moins d’être un Tzaddik d’une envergure légendaire, les anges nous perçoivent comme… disons-le franchement : comme des insectes. En raison de nos nombreuses fautes, nous leur apparaissons comme trop répugnants pour mériter la moindre attention, et ils préfèrent rester aussi loin que possible de nous, sauf si Hachem leur donne un ordre direct.

En réalité, si jamais tu vis une vision où de « gentils vieillards en robes blanches » t’accueillent avec un sourire en disant qu’ils « t’attendaient », ne doute pas une seule seconde : ce sont des démons. Ce sont eux qui aiment piéger les âmes naïves en leur faisant croire qu’ils sont des guides spirituels, en échange de petits pouvoirs temporaires… pour finalement prendre leur âme. Ce sujet mériterait un développement à part entière.

Pour aller plus loin, il est vivement recommandé de lire Faith and Folly du Rosh Yeshiva de Ahavat Shalom, Rav Yaakov Hillel.

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