La Grande Mitsva de la Brit Milah : Pierre Angulaire de l’Identité Juive

 



La Grande Mitsva de la Brit Milah : Pierre Angulaire de l’Identité Juive


La Brit Milah (circoncision) occupe une place centrale dans le cœur du peuple juif, comme le souligne le Talmud. C’est sans doute l’une des mitsvot les plus universellement pratiquées, même parmi les Juifs non observants, qui tiennent néanmoins à l’accomplir pour leurs enfants. Dans Nédarim 31, nos Sages enseignent que même Avraham Avinou, dont le zèle pour accomplir la volonté divine était inégalé, ne fut qualifié de « parfait » qu’après avoir accompli la Brit Milah. Le verset le dit explicitement : « Marche devant Moi et sois parfait » (Béréchit 17:1), ce qui souligne que la circoncision n’est pas seulement un acte physique, mais un tournant spirituel profond.

Le Zohar insiste également sur le poids spirituel de la Brit Milah, en la reliant à la totalité des mitsvot de la Torah. La valeur numérique du mot Brit (ברית) est 612, ce qui, ajouté à la mitsva de la Brit Milah elle-même, donne 613 — correspondant au nombre total des commandements de la Torah. Cette équivalence indique que la Brit Milah est une porte d’entrée, un fondement à l’accomplissement de tous les commandements.

Avec le Korban Pessa’h, la Brit Milah fait partie des deux seuls commandements positifs dont l’abandon volontaire après l’âge de 13 ans entraîne la peine de karet (retranchement spirituel). Cela montre à quel point cette mitsva est considérée comme fondamentale.

Nos Sages affirment même que la Brit Milah est si essentielle qu’elle soutient l’existence même du ciel et de la terre. Comme il est écrit :
« Si ce n’était pour Mon alliance, Je n’aurais pas établi le jour et la nuit, les lois du ciel et de la terre » (Yirmiyahou 33:25).
Ce verset, cité dans Shabbat 137b, révèle l’importance colossale de cette mitsva. Elle n’est pas simplement un rite : elle est le lien essentiel entre D.ieu et la création elle-même.

Brit Milah incarne donc l’alliance, la continuité, et l’identité spirituelle d’Israël — un acte intime qui transcende le corps pour toucher l’essence de l’âme.



Préserver la Tradition Sacrée
Malheureusement, des déviations dans la pratique de la Brit Milah ont suscité des inquiétudes parmi les rabbins et les communautés observantes. Il est absolument vital de préserver l’authenticité de cette mitzvah, telle qu’elle a été fidèlement transmise à travers les générations depuis Moshé Rabbénou, qui a reçu la tradition directement du Saint, Béni soit-Il, peu importe ce que peuvent en dire les politiciens ou les éducateurs.

La réalisation correcte de la Brit Milah, telle qu’elle a été transmise depuis le Mont Sinaï, comporte trois étapes distinctes :

La coupe du prépuce : Celle-ci doit être effectuée avec un couteau en fer, comme l’exige la halakha.
La péri’ah (retrait de la membrane) : Le mohel utilise ses ongles pour séparer et repousser manuellement la membrane sous-jacente, en veillant à ne pas la couper avec le prépuce.
La metzitzah (aspiration du sang) : Le mohel doit aspirer oralement le sang du site de l’incision, accomplissant ainsi un élément sacré de la mitzvah.

Chaque étape du processus constitue un Tikkoun en soi, permettant à l’âme du bébé d’attirer les Chassadim vers le Yesod et d’adoucir les Dinim. Ce n’est pas une affaire anodine.

Ces derniers temps, certains Mohels ont commencé à modifier le processus sacré de la Brit Milah, et ils devront en répondre devant le Ciel. Ces changements incluent :

La négligence de la mitzvah de péri’ah : Certains Mohels coupent ensemble le prépuce et la membrane de la péri’ah, au lieu de retirer manuellement la membrane avec les ongles, comme l’exige la halakha.
L’omission de la metzitzah : D'autres négligent complètement la mitzvah d’aspirer le sang par la bouche.

De telles modifications sapent l’essence même de la Brit Milah, une mitzvah pour laquelle d’innombrables générations de Juifs étaient prêtes à donner leur vie. Sans aucune contrainte extérieure, ces nouvelles pratiques dévient des traditions ancestrales respectées par nos pères, jetant un doute sur la validité et la sainteté de la mitzvah. Le Talmud souligne la gravité de ces omissions : « Mal velo parah ke’ilou lo mal » — si la péri’ah n’est pas accomplie, c’est comme si la Brit Milah n’avait pas été faite du tout (Talmud Shabbat 137b). Lorsque la metzitzah est omise, le sang impur reste à l’intérieur du bébé, ce qui l’affectera négativement pour le reste de sa vie.



Conseils aux parents : Choisir un Mohel
La responsabilité d’assurer la bonne exécution de la Brit Milah incombe aux parents. Avant de confier cet acte sacré à un Mohel, les parents doivent s’informer sur l’attachement de celui-ci à la tradition. En particulier, ils doivent s’assurer que le Mohel :

  • Suit la tradition reçue pour la Péri’ah, en déchirant manuellement la membrane avec les ongles.

  • Effectue la Metzitzah en aspirant le sang par la bouche, conformément aux exigences halachiques.

  • Idéalement, le Mohel devrait également être versé dans les Kavanot (intentions spirituelles) de la Brit Milah.

Le Choul’han Aroukh (Yoré Déa 264:1) recommande de rechercher un Mohel à la fois compétent et vertueux. Le Rama cite l’Or Zaroua, soulignant l’importance de choisir un Mohel qui non seulement accomplit la mitzvah avec précision, mais incarne également une intégrité spirituelle. Un Mohel qui s’écarte de la tradition en négligeant la Péri’ah et la Metzitzah faillit à la fois dans l’observance halachique et dans la moralité, et ne peut donc pas être considéré comme apte à cette tâche sacrée.

L’importance de la Péri’ah avec les ongles
À travers l’histoire juive, des Poskim et Mekoubalim éminents ont souligné la nécessité d’accomplir la Péri’ah — la déchirure et le repli de la fine membrane sous le prépuce — à l’aide des ongles. Voici quelques déclarations de grandes autorités qui confirment et expliquent l’importance de préserver cette tradition :

Rabbenou Yaakov Ha-Gozer (Baalei Tossafot)
Rabbenou Yaakov, l’un des Baalei Tossafot, a écrit :
« J’ai reçu la tradition selon laquelle la Péri’ah doit être accomplie spécifiquement avec les ongles. C’est un élément sacré de la mitzvah. Quiconque effectue la Péri’ah sans déchirer la fine membrane avec les ongles agit contre la Halakha. Cette méthode nous a été transmise par nos ancêtres et ne doit en aucun cas être modifiée. »
(Rabbenou Yaakov Ha-Gozer, Responsa sur Hilkhot Milah, section 19)

L’Ari Hakadosh et Rabbi ‘Haïm Vital
Rabbi ‘Haïm Vital rapporte les enseignements de son maître, l’Arizal, sur les dimensions mystiques de la Péri’ah :
« Après avoir coupé et rejeté le prépuce, la fine membrane en dessous — appelée peau de la Péri’ah — doit être déchirée, et non coupée. Elle est empreinte de sainteté et ne doit donc pas être traitée comme le prépuce. Elle doit être déchirée avec délicatesse et intention, selon la tradition de nos ancêtres. »
(Rabbi ‘Haïm Vital, Shaar HaKavanot, Brit Milah)

Rabbi Moché Cordovero (Tikkouné Zohar)
Le Ramak explique la double structure de la mitzvah :
« La mitzvah de la Brit Milah est divisée en deux parties. La première est la coupe du prépuce (Orlah), qui représente l’élimination de la barrière grossière séparant l’homme du divin. La seconde est la déchirure de la Péri’ah. Celle-ci doit être faite spécifiquement avec les ongles, car elle symbolise le raffinement et la sanctification du corps. Couper la Péri’ah avec le prépuce en affaiblit la portée spirituelle unique. »
(Rabbi Moché Cordovero, Tikkouné Zohar, Partie 3, p. 232)

Rabbi ‘Haïm ben Attar (Or Ha’haïm)
Rabbi ‘Haïm ben Attar souligne l’importance des trois composants de la Brit Milah :
« La mitzvah de Brit Milah comprend trois étapes essentielles : l’ablation du prépuce (Milah), la déchirure de la membrane (Péri’ah) avec les ongles, et l’extraction du sang impur (Metzitzah). Ces étapes expriment la dimension spirituelle et physique complète de l’alliance, et toute omission risque d’invalider la mitzvah. La Péri’ah doit être accomplie spécifiquement avec les ongles, car cet acte enlève les obstructions spirituelles subtiles. »
(Or Ha’haïm, Parachat Tazria)

Rabbi Yishmaël HaCohen (Zéra Emet)
Rabbi Yishmaël HaCohen affirme que la Péri’ah est une Halakha transmise directement du Sinaï :
« Même dans les cas de circoncision adulte, la mitzvah de Péri’ah est requise. Ce n’est pas simplement une coutume mais une Halakha transmise à Moshé au Sinaï (Halakha le-Moshé mi-Sinaï). Il est clairement établi dans nos traditions sacrées que la Péri’ah doit être faite précisément avec les ongles. Si cette étape est omise, la Brit Milah est incomplète. »
(Zéra Emet, Yoré Déa, Siman 132)

Zékhèr David (Rabbi Yitz’hak Louria)
En s’appuyant sur le symbolisme kabbalistique, le disciple de l’Arizal explique :
« L’ongle représente la klipah, l’écorce extérieure qu’il faut utiliser pour annuler la force de l’Orlah. En accomplissant la Péri’ah avec l’ongle, nous assurons la victoire spirituelle sur l’impureté et élevons l’acte de circoncision au-delà du monde physique. »
(Zékhèr David, Maamar Aleph, 21)

Zocher HaBerit
L’auteur de Zocher HaBerit met en garde contre ceux qui remettent en question les traditions sacrées :
« La Péri’ah doit être accomplie avec les ongles, comme l’ont écrit le Rambam, le Séfer Mitzvot Gdolot, et l’Or Zaroua. Cette tradition est également soutenue par nos Saints Midrashim. Ne prêtez pas attention à ceux qui prétendent être des érudits mais cherchent à annuler les coutumes sacrées d’Israël. Chaque détail de cette mitzvah est enraciné dans la sainteté et établi sur les fondements de la Torah. »
(Zocher HaBerit, Siman 11, Lettre 16)

Rabbi Na’hman de Breslev (Séfer Berit Chalom)
Rabbi Na’hman propose une profonde lecture mystique de la double nature de l’Orlah :
« L’Orlah comprend deux Klipot [écorces] : Essav et Yishmaël. C’est pourquoi nous avons besoin à la fois de la coupe et de la déchirure pour traiter ces forces. D’abord, nous coupons complètement le prépuce (Orlah) pour éliminer la Klipah d’Essav, totalement impure. Ensuite, la Klipah de Yishmaël, liée à la Klipat Nogah [un mélange de bien et de mal], n’est pas détruite mais rectifiée par l’acte de déchirure, qui la réintègre dans le corps. »
(Séfer Berit Chalom, Rabbi Na’hman ZT"L)

Le Gaon de Vilna (Commentaire sur Tikkouné Zohar)
Le Gaon de Vilna insiste sur la signification mystique de la Péri’ah :
« Dans l’Orlah elle-même, il y a trois Klipot qui doivent être entièrement supprimées lors de la coupe. Cependant, l’acte de Péri’ah concerne la membrane plus fine, qui ne nécessite pas d’être éliminée mais séparée et intégrée à la peau environnante. Ce processus rectifie les forces internes et les aligne sur la sainteté. »
(Hagahot sur Tikkouné Zohar, Tikkoun 37, Gaon de Vilna ZT"L)

Rabbi Moché Schick (Maharam Schick)
Le Maharam Schick souligne l’origine divine de la mitzvah de Péri’ah :
« Qui peut sonder les secrets du Créateur ? Il nous a ordonné de couper complètement l’Orlah et aussi de déchirer la fine membrane, par une Halakha le-Moshé mi-Sinaï. Il est clairement indiqué que cette peau fine ne doit pas être coupée mais déchirée pour accomplir correctement la mitzvah de Péri’ah. »
(Chéelot ou-Téchouvot Maharam Schick, Yoré Déa, Siman 245)

Rabbi El’hanan Wasserman
Rabbi Wasserman apporte un fondement textuel à la pratique de la Péri’ah avec les ongles :
« Le Rambam a clairement écrit que la Péri’ah doit être faite avec les ongles, et sa source se trouve dans l’Aggada. Cela prouve que cette pratique a été transmise par les premiers sages, confirmant son authenticité comme faisant partie de la tradition reçue des Rabbanim. »
(Kovets Chiourim, Yévamot 64:8, Rabbi El’hanan Wasserman ZT"L)

Rabbi Yaakov Ettlinger (Binyan Tsion)
Rabbi Ettlinger souligne l’acceptation universelle de la Péri’ah avec les ongles :
« La méthode d’exécution de la Péri’ah avec les ongles est bien connue et universellement acceptée dans toutes les communautés juives. Il est évident que cette tradition a été reçue directement de Moshé Rabbénou, en même temps que la Michna, dans le cadre de notre chaîne de transmission ininterrompue. »
(Chéelot ou-Téchouvot Binyan Tsion, Siman 85)

Koret HaBrit (Hilkhot Milah)
Koret HaBrit plaide fermement pour la préservation des pratiques traditionnelles de la Milah :
« Qu’à D.ieu ne plaise que nous déviions un jour de nos traditions sacrées. La mitzvah de Péri’ah doit toujours être accomplie avec les ongles, comme transmise par nos ancêtres. Ce n’est pas simplement un rituel, mais un commandement divin reflétant les rectifications spirituelles propres à la Milah. »
(Koret HaBrit, Hilkhot Milah, Siman 264)



Kavanot de la Brit Milah
Voici quelques-unes des Kavanot (intentions spirituelles) pour la Brit Milah. Le Shemen Sasson écrit que même si la personne accomplissant la Mitzvah ou la Téfilah ne les utilise pas, le fait que quelqu’un d’autre les ait à l’esprit contribue néanmoins à produire le Tikkoun (ce qui devrait laisser perplexe tant cela dépasse l’entendement).

Kavanah de la Milah


Kavanah de la Periah:



Kavanah de la Metzitzah:


Je pense qu’il est inutile d’insister sur le fait que les Kavanot sont un aspect souvent négligé, alors qu’ils apportent d’innombrables bienfaits au bébé tout au long de sa vie.

L’Alliance Sacrée apporte la stabilité au monde
Le Zohar souligne la stabilité cosmique assurée par l’observance de la Brit Milah :
« Tant qu’Israël observe l’Alliance Sacrée, ils assurent la stabilité du monde, en haut comme en bas. Mais lorsqu’ils abandonnent l’Alliance, il n’y a plus de stabilité ni en haut ni en bas. Ceux qui restent attachés à cette Alliance et ne l’abandonnent pas garantissent qu’aucune nation ni aucune langue ne pourra leur nuire. Mais négliger l’Alliance attire la colère divine, comme il est écrit : “L’épée qui exercera la vengeance de l’Alliance” (Lévitique 26:25). »
(Zohar Hakadosh I, 66b)

De même, le Tikkouné Zohar met en garde contre les conséquences de l’abandon de la Brit :
« Lorsque Israël ne garde pas la Brit Milah, les nations idolâtres prennent le dessus sur eux et sont comparées à des ‘eaux orgueilleuses’, comme dans le verset : ‘Alors les eaux orgueilleuses auraient submergé notre âme’ (Psaumes 124:5). »
(Tikkouné Zohar 13)

La Michna souligne également l’importance éternelle de la Brit :
« Celui qui transgresse l’Alliance d’Avraham Avinou, même s’il possède Torah et bonnes actions, n’aura aucune part au Monde à Venir. »
(Pirkei Avot 3:15)



Par le Sang de l’Enfant lors de la Brit Milah, le Monde reçoit la Bonté Divine
Rabbi Shimon Bar Yohaï révèle l’impact mystique de la Brit Milah dans l’attraction de la miséricorde sur le monde :
« Un homme qui engendre un fils est lié à la Chekhinah, qui est la porte de toutes les portes célestes. Le sang qui coule de l’enfant est préservé devant le Saint Béni Soit-Il, et lorsque le monde est menacé de punition, D.ieu regarde ce sang et sauve le monde [du mal]. Nous avons appris que par ce sang, le monde est fondé sur la bonté (Chessed), et que tous les mondes sont établis. »

Dans le Zohar, Rabbi Shimon relie également l’Alliance à deux couronnes célestes :
« Il y a deux Couronnes liées ensemble, qui sont la porte de toutes les autres Couronnes : l’une est la Justice, et l’autre la Miséricorde. Cette Alliance lie les deux attributs — Chessed et Jugement — en les unissant comme ‘le jour et la nuit’. Ainsi, celui qui garde cette Alliance sans défaillance saisit les deux domaines et est récompensé dans deux mondes : ce monde-ci et le Monde à Venir. »
(Zohar Hakadosh, Vayikra 14a)

Puissions-nous mériter de préserver la Brit Milah et d’accomplir toujours cette Mitzvah de la manière la plus optimale.


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