Le secret de la foi simple et l’histoire incroyable de Na’houm Ish Gamzou

 



Le secret de la foi simple et l’histoire incroyable de Na’houm Ish Gamzou


Le secret de la foi simple et l’histoire incroyable de Na’houm Ish Gamzou

Tout le monde connaît l’histoire de Na’houm Ish Gamzou, le maître de Rabbi Akiva.
La foi simple (ou Emouna, si vous préférez) est présente dans toutes les traditions spirituelles d’une manière ou d’une autre. C’est une vertu louée par tous, une qualité à rechercher avec assiduité, toujours. Peu de sources, cependant, en parlent autant que la littérature hassidique de Breslev.

Nous savons que l’Emouna est importante, mais quand les choses se compliquent, rares sont ceux qui agissent vraiment avec foi, dans un esprit de véritable confiance. De mon expérience personnelle, j’ai vu que seules quelques personnes choisies sourient quand tout va mal et disent : « Cela aussi est pour le bien », comme il convient de le faire, à l’image de Na’houm Ish Gamzou. Vous trouverez ici quelques-unes de ses histoires.

Rabbi Na’hman de Breslev soulignait fréquemment dans ses écrits la nécessité d’une foi simple. Contrairement à ce que l’on croit souvent, cela n’a rien à voir avec de la naïveté (même s’il y a une apparence de simplicité), mais c’est plutôt une manière de vivre avec une clarté parfaite, une attention constante, ce que l’on appelle aujourd’hui la pleine conscience (nous appelons cela da’at). Cela dit, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas chercher à comprendre ce qui nous arrive ni à acquérir de la sagesse par l’étude de la Torah.

Au contraire. Chacun devrait faire tout son possible pour devenir un expert de la Torah et se remplir de sagesse, car tout dans la vie ne repose pas uniquement sur la foi simple. Il y a beaucoup à apprendre et à comprendre, et négliger la sagesse est une insulte envers Hachem. Je crois que cette idée vient de Rabbi Avraham Aboulafia, mais si ce n’est pas de lui, c’est certainement d’un autre maître spirituel.

Les bienfaits de l’Emouna sont immenses, comme nous allons le voir.

Poursuivez la lecture de cet article pour découvrir :
– Une histoire d’un grand sage juif
– Les bienfaits de l’Emouna simple
– Comment l’appliquer dans la vie
– L’histoire de la foi simple de Na’houm

Beaucoup de gens la connaissent.

Le Talmud raconte une histoire très forte à propos de Na’houm Ish Gamzou (l’homme du « cela aussi »). Il fut surnommé ainsi car, quoi qu’il arrive, il avait pour habitude de dire : « Gam zou létova » (Cela aussi est pour le bien) et poursuivait sa vie comme si de rien n’était.

On pourrait penser que ce n’est pas un acte impressionnant, mais le Talmud ne parle pas de gens ou d’événements moyens, même si cela en a l’air en surface. À première vue, Na’houm ne semble pas être un homme impressionnant, pourtant, sa grandeur se révèle dans une histoire particulièrement troublante qui lui est arrivée.

Gardez en tête que Na’houm ne porte pas le titre de Rabbi ou Rav, ce qui en soi révèle qu’il appartenait à une génération plus élevée, d’autant plus qu’il fut le maître de Rabbi Akiva.

Un jour, les Juifs, vivant sous le joug oppressif de l’Empire romain, voulurent obtenir la faveur du César pour éviter de nouveaux décrets sévères. Ils décidèrent d’envoyer une boîte remplie de pierres précieuses. Après délibération, les sages choisirent Na’houm pour apporter ce présent à l’empereur, car naturellement, ce dernier n’allait pas accorder sa bienveillance gratuitement.

En route vers le palais, Na’houm s’arrêta dans une auberge et dormit dans une chambre avec la boîte. Il ne savait pas que pendant la nuit, l’aubergiste volerait les pierres précieuses et les remplacerait par de la terre !

Un homme plutôt abject.

Le lendemain, en poursuivant son chemin vers sa destination, Na’houm sentit que quelque chose n’allait pas et, après avoir vérifié la boîte… les pierres avaient disparu !


Interlude

Faisons une pause un instant. Imaginez la scène :

Vous êtes en route pour sauver vos compatriotes. Ils ont placé en vous tous leurs espoirs, rassemblant jusqu’au dernier centime de leurs économies déjà maigres sous forme de pierres précieuses. En plus, à cette époque, les Juifs vivaient sous persécution et il fallait un courage immense pour s’approcher du César. La moindre offense à son honneur pouvait entraîner la peine de mort ou de nouveaux décrets cruels.

Comment auriez-vous réagi ? Auriez-vous désespéré ? Seriez-vous rentré chez vous pour vous excuser auprès du peuple d’avoir perdu leur espoir ?

La réponse n’est pas facile.

En vérité, nous ne pouvons pas vraiment savoir comment nous réagirions dans une situation aussi extrême, car nous sommes inévitablement biaisés. Pourtant, quand la plupart d’entre nous mordons le volant ou frappons la vitre de la voiture à cause d’un embouteillage, il n’est pas difficile d’imaginer ce que nous ferions dans une épreuve bien plus grave.

Quand les émotions fortes nous envahissent, la raison s’efface. C’est ainsi que la foi simple s’écroule.

Mais pas pour des Justes authentiques comme Na’houm Ish Gamzou.

Retour à l’histoire

Tout arrive pour une raison. Tous les événements sont suscités par le Créateur.

Na’houm, au lieu de désespérer, se contenta de répéter sa maxime : « Gam zou létova », « Cela aussi est pour le bien », et poursuivit sa route. Sans trop réfléchir, il entra dans le palais et remit humblement le « cadeau » au César. Comme on peut s’y attendre, l’empereur fut très mécontent de l’offrande.

À noter qu’à cette époque, l’Empire romain rencontrait de grandes difficultés militaires aux frontières, engagé dans des guerres prolongées. On peut imaginer que le César n’avait ni le temps ni l’humeur pour une mauvaise plaisanterie.

« Les Juifs se moquent de moi maintenant ?! », s’emporta-t-il, en pointant Na’houm. « Je vais tous les faire tuer ! »

Quelle humiliation pour l’empereur. Mais Na’houm Ish Gamzou ne broncha pas, certain que cela aussi était pour le bien. Et voici que, « par chance », le prophète Éliyahou apparut, déguisé en officier romain.

Petite clarification

Certaines personnes très particulières à cette époque méritaient la vision spirituelle d’Éliyahou. C’était un don accordé uniquement aux individus d’un niveau spirituel très élevé, comme l’indiquent les Kitvei HaAri.

Cette apparition peut survenir dans des situations extrêmes, si le Ciel la juge nécessaire. Les mécanismes derrière cela dépassent le cadre de ce texte.

Éliyahou suggéra à l’empereur que cette terre pouvait être celle utilisée par Avraham, le patriarche des Juifs. On savait que lorsqu’Avraham avait fait la guerre contre cinq rois, seul avec son serviteur Éliézer, Hachem lui avait accordé de nombreux miracles. Parmi eux : une force surnaturelle, et la capacité de transformer la terre qu’il jetait en flèches.

Le César, intrigué, ordonna de tester cette terre sur ses ennemis. Et voilà qu’elle se transforma en flèches, les anéantissant. Satisfait de l’offrande, il laissa Na’houm et les Juifs en paix.

Quels bienfaits apporte la foi simple ?

Cette petite histoire — qu’on y croie ou non — illustre le pouvoir de la véritable Emouna. Un maître disait :

« La foi n’est pas une déduction, mais une intuition ; non pas une forme de savoir, ni une conviction sans preuve, mais une disposition d’esprit envers des idées qui dépassent notre capacité à les saisir. »

Le sommet de la compréhension, c’est de savoir que l’on ne sait rien. Certes, la connaissance est importante, mais la foi simple dépasse toute connaissance.

Elle change littéralement non seulement notre manière de percevoir le monde, mais aussi la manière dont le monde fonctionne.

La foi simple transcende la compréhension, car si l’on sait quelque chose, on n’a pas besoin d’y croire. C’est pourquoi elle est supérieure même à la Hokhmah (la sagesse divine).

Comment cela fonctionne-t-il ?

L’Emouna n’apparaît vraiment que lorsque la connaissance fait défaut.

Ce n’est pas pour rien que l’on parle de « saut de foi ». Car pour voler, il faut d’abord sauter d’un lieu élevé (au sens figuré bien sûr — ne sautez pas vraiment !).

Souvent, nous sommes agacés quand on nous coupe la route ou qu’un rendez-vous est en retard. Ce que nous ne savons pas, c’est que ce retard pourrait bien nous sauver d’un accident mortel. Il se peut que ces 5 secondes perdues soient justement ce qu’il fallait pour éviter une tragédie. Et il est bon de se rappeler que, dans un embouteillage, ce ne sont pas seulement nous qui sommes bloqués, mais des milliers d’autres aussi.

Il y a plusieurs niveaux d’Emouna.

Mais moins on en a, plus la vie devient difficile. Face au chaos et à la souffrance du monde, soit on devient fou, soit on vit avec la foi simple que tout vient de Dieu, et que tout est pour le bien.

Sinon, comment pourrait-on continuer sans être écrasé par le poids du mal qui existe ?

Le système de la Création ne prend sens que si, au sommet de l’échelle, on accepte la simple foi : que tout est pour le bien, et que si Dieu est avec nous, rien ne peut nous arrêter — comme Na’houm l’a prouvé.

Leçon finale

Sur le chemin du retour, Na’houm repassa par l’auberge. L’aubergiste, surpris, lui demanda comment s’était passée sa mission.

« Très bien », répondit Na’houm. « Le César a été très content du cadeau. »

Pensant qu’il était le véritable responsable du succès, l’aubergiste et ses complices allèrent eux-mêmes chez le César avec des sacs pleins de terre, espérant une récompense. Ils se voyaient déjà riches.

Comme prévu, le César fit tester cette terre… mais elle resta simplement de la terre. Il ordonna alors l’exécution des voleurs.

Imaginez ce qui se serait passé si Na’houm avait abandonné sa mission. Il n’aurait pas été le héros de l’histoire, ni reçu la vision d’Éliyahou. Et si ses pierres n’avaient pas été volées, peut-être le César n’aurait-il pas été impressionné par un simple cadeau, aussi précieux soit-il.

Que lui auraient apporté quelques pierres de plus ?

Conclusion

Soyons clairs :
Cette histoire n’est pas un appel à abandonner l’étude de la sagesse au profit exclusif de la foi simple ! Comme dit dès le début, la Torah doit être étudiée avec sérieux, et autant que possible, quelle que soit votre approche spirituelle (haskafa).

Je le dis haut et fort, car plus d’une fois on m’a dit de délaisser les études que j’aime (la Kabbale), pour me « contenter » d’Emouna. C’est aussi l’un des arguments de ceux qui prient sans intention (kavana).

Mais cela, c’est pour un autre article.

Aussi précieuse soit-elle, la foi simple n’est pas facile à acquérir. On réalise vite que la racine de toutes les épreuves de la vie, c’est qu’elles demandent de l’Emouna pour être surmontées. Et comme c’est leur but, ces épreuves reviendront, que l’on l’accepte ou non.

Cela aussi, on ne peut que l’expérimenter.

Celui qui vit ainsi sentira immédiatement un changement dans sa vie.

Et vous, que pensez-vous de l’Emouna ?


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