L'Importance des Convertis au Judaïsme – Que Cela Signifie-t-il du Point de Vue de la Kabbale ?
L'Importance des Convertis au Judaïsme – Que Cela Signifie-t-il du Point de Vue de la Kabbale ?
La conversion au judaïsme est un sujet complexe et sensible, susceptible de susciter des débats passionnés. Malheureusement, des préjugés envers les convertis juifs persistent encore aujourd’hui, malgré leur décision courageuse de chercher refuge sous les ailes de la Shekhina.
Pourtant, ces personnes possèdent des dons exceptionnels, souvent ignorés par ceux dont la compréhension est limitée. La Torah et le Zohar mettent tous deux en garde contre le fait de nuire aux convertis juifs, et ce, pour de bonnes raisons :
Souvent, les convertis se trouvent dans des situations de vulnérabilité, avec peu de personnes sur qui compter. Cependant, leur souffrance, leur perte et leur brisure peuvent également servir de canal puissant pour la présence de Hachem. D’un point de vue kabbalistique, les convertis juifs peuvent même accueillir les âmes de Tzaddikim en tant que Merkava (char céleste) parfaite. En effet, l’Arizal enseigne dans le Sha’ar HaGilgulim qu’un Tzaddik dont le Nefesh, le Roua'h et la Neshama ont été réparés puis souillés ne peut les réunir à nouveau, sauf par une réincarnation à des époques différentes avec le Nefesh d’un converti juif.
Grâce à cet agencement, les deux parties peuvent être rectifiées. Non seulement cela, mais le converti mérite même de s’élever jusqu’au niveau exalté dudit Tzaddik. Pour quiconque voudrait se moquer d’eux ou les qualifier de « citoyens de seconde zone », cela est extrêmement dangereux.
Malgré le rôle important que jouent les convertis juifs dans la réparation du monde, ils ont souvent été rejetés par les communautés, que ce soit à cause de doutes sur leur émouna ou sur la validité de leur conversion. Toutefois, les sages insistent sur le fait qu’il existe une Mitsva particulière de ne pas les opprimer, et de leur témoigner de l’amour. Une fois qu’une personne a suivi le processus de conversion et est confirmée comme juive par deux témoins valides, elle est considérée comme juive à tous égards. Le Talmud (Baba Metzia 59b) énumère même 36 ou 46 Mitsvot qui nous obligent à traiter les convertis juifs avec un comportement exemplaire.
L’Étincelle en Chaque Converti Juif Qui Était Tombé
Tous les convertis au judaïsme possèdent en eux une étincelle juive. C’est aussi simple que cela : sans elle, ils ne pourraient pas se convertir.
Cependant, à cause de la faute d’Adam HaRishon, de nombreuses âmes sont tombées sous le domaine du Sitra A'hra et ont été réincarnées en dehors du peuple juif. Selon la philosophie hassidique, ces âmes puissantes ont été envoyées pour élever les étincelles en dehors du camp d’Israël. On croit que Hachem a choisi ces âmes pour accomplir une mission particulière dans le monde, à savoir élever les étincelles présentes dans le monde non juif et les rapprocher de Lui.
Comme mentionné précédemment, devenir une Merkava pour un Tzaddik entraîne une conséquence spirituelle extraordinaire pour l’âme du converti. Lorsque le Nefesh du converti quitte le corps, il peut être attiré vers le Roua'h du Tzaddik dans le Olam HaBa, et recevoir la même part que lui. Cela montre combien Hachem accorde de valeur aux efforts d’un converti juif et à son parcours spirituel vers le judaïsme.
L’Histoire d’Avraham Ben Avraham
On raconte l’histoire d’un converti saint et juste nommé Avraham ben Avraham, qui vécut à l’époque du Gaon de Vilna. Connu auparavant sous le nom de Comte Valentine Potoky, Avraham abandonna le catholicisme et devint un véritable érudit de la Torah.
Sa famille nourrissait un certain respect pour les Juifs, ce qui était rare parmi les nobles de cette époque. Cependant, lorsqu’elle échoua à le convaincre de renoncer à sa voie juive et de retourner au catholicisme, Avraham fut condamné à mort par le bûcher à Vilna. Malgré la menace de mort, Avraham refusa de renier son judaïsme et resta ferme dans sa foi jusqu’à la fin.
Sa émouna inébranlable était si puissante que même le Gaon de Vilna proposa d’employer la Kabbala Ma’assit (Kabbale pratique) pour sauver Avraham ben Avraham de son exécution imminente. Toutefois, Avraham refusa catégoriquement, préférant mourir Al Kiddoush Hachem (en sanctification du Nom de Dieu). Même lorsque sa mère le supplia de renier sa foi juive, Avraham lui répondit avec détermination : « Je t’aime, mais j’aime encore plus la vérité. »
Alors qu’il était emprisonné, Avraham confia au Gaon de Vilna son inquiétude : il n’avait aucun mérite ancestral sur lequel s’appuyer dans l’au-delà. Le Gaon le consola avec un message réconfortant, l’assurant que ce n’était pas vrai. Contrairement aux autres qui s’appuient sur la généalogie familiale, les convertis juifs peuvent compter sur Hachem pour leur garantir des mérites.
En essence, tout comme Hachem n’a pas de parents, les convertis juifs rattachent leur lignée directement au Créateur.
L’histoire a été enrichie par l’inclusion de nombreux convertis juifs remarquables qui se sont élevés jusqu’à la grandeur. Parmi eux se trouvait Batya, la fille de Par’oh, qui fut l’une des rares personnes à monter vivante au ciel, comme Eliyahou HaNavi. Le beau-père de Moché Rabbénou, Yitro, possédait la Neshama de Caïn. Rahav, l’aubergiste cananéenne, épousa Yehoshoua Bin Noun et devint l’ancêtre de huit prophètes. Ruth, qui est l’ancêtre du roi David et du Machia’h, le prophète Ovadyah, qui sauva cent prophètes en les cachant dans une grotte, ainsi que Chemaya et Avtalyon, deux grands Tannaïm, ne sont que quelques-uns parmi tant d’autres.
Ayons tous plus d’admiration pour ces âmes nobles qui, malgré tous les défis, ont choisi d’embrasser le judaïsme.



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