Naviguer sur la vaste et merveilleuse mer de Hitbodedut – Quoi, pourquoi, comment, quand ?
Naviguer sur la vaste et merveilleuse mer de Hitbodedut – Quoi, pourquoi, comment, quand ?
Hitbodedut est une forme unique de prière, généralement pratiquée seul, en utilisant ses propres mots et sa langue maternelle.
Le Rabbi Naḥman de Breslev enseigne qu’il est préférable de l’accomplir dans un lieu isolé, tel qu’une forêt, une plage ou un désert, où l’on peut mieux se concentrer. Toutefois, cela peut être fait n’importe où, tant que l’endroit est propre. Les ḥassidim de Breslev essaient de la pratiquer la nuit et pendant au moins une heure sans interruption.
Bien que le concept de Hitbodedut soit souvent associé aux cercles de Breslev, ses origines remontent au Zohar, où Rabbi Shimon Bar Yoḥaï introduit l’idée du Mara D’ḥouʿshbana, ou « maître du bilan ». Cela fait référence à quelqu’un qui se juge constamment lui-même et, par conséquent, reçoit une illumination et une bénédiction particulières.
Pendant le Hitbodedut, on exprime ses sentiments les plus profonds à Hachem, on confesse ses manquements et on partage ses espoirs pour l’avenir. Qu’il s’agisse de louer, pleurer, rire, danser ou faire des demandes, chacun est libre de s’exprimer de manière respectueuse et tournée vers Lui.
Les effets psychologiques de la conscience dans le processus de guérison
Je crois fermement en la science et l’art de la guérison énergétique par l’usage de l’esprit et du corps énergétique. Il nous faudra consacrer un article entier à ce sujet plus tard.
La technique consistant à concentrer sa conscience sur un organe ou un membre spécifique du corps a également été étudiée dans le domaine scientifique. Selon les recherches sur la neuroplasticité, le cerveau a la capacité de se modifier et de se réorganiser en fonction des expériences et des activités. Cela signifie que, en concentrant notre attention et notre conscience sur une partie précise du corps, nous pouvons activer des circuits neuronaux et favoriser la guérison et la régénération.
Et cela, soit dit en passant, relève de la science classique.
En outre, la recherche en psychoneuroimmunologie a démontré que l’esprit et le corps sont profondément interconnectés, et que les pensées et les émotions peuvent avoir un impact profond sur la santé physique et le bien-être. Je pense que tout le monde en est conscient aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, en focalisant notre conscience sur une zone spécifique du corps, nous pouvons activer les mécanismes naturels de guérison du corps et favoriser un plus grand sentiment de bien-être et de vitalité.
La pratique de la pleine conscience (mindfulness) et de la méditation a montré de nombreux bénéfices pour la santé physique et mentale, notamment la réduction du stress, l’amélioration de la fonction immunitaire et la promotion du bien-être général. En concentrant notre conscience sur le moment présent et en cultivant un état de calme et de conscience, nous pouvons accéder aux capacités naturelles de guérison du corps et favoriser davantage de santé et de vitalité.
Que ce soit par le biais du Hitbodedut ou des techniques scientifiques modernes, le pouvoir de la conscience focalisée sur la guérison du corps et de l’esprit est indéniable. Cela est également illustré dans Shaarei Kedousha, où Rabbi Ḥaïm Vital enseigne que chaque Mitsva est liée à un membre ou à un organe. Lorsqu’une personne accomplit une Mitsva, elle insuffle de l’énergie divine à la partie du corps qui y est associée. En revanche, lorsqu’elle commet une faute, cette partie s’étiole.
Le Hitbodedut renforce l’idée que la conscience focalisée peut favoriser la guérison. Par une introspection et une réflexion profonde, on obtient une vision des schémas négatifs et croyances qui freinent notre développement et notre comportement. En dirigeant notre conscience vers ces zones de nos vies, nous pouvons les remettre en question et les remplacer par des croyances constructives, ouvrant ainsi la voie à la transformation et à la guérison.
Comprendre correctement les Jugements
Le concept de Jugements, qui constitue le mécanisme derrière les décisions prises dans le Ciel, est extrêmement complexe. Bien que la Providence divine soit difficile à comprendre, Hachem nous offre des aperçus de ce qu’Il attend de nous afin de gagner Sa faveur et transformer les événements de nos vies.
Comme mentionné précédemment, Hachem utilise deux forces principales pour gouverner Sa Création : les Ḥassadim (la bienveillance) et les Guevouroth (les forces) ou Dinim (jugements). Ces deux forces opposées se complètent et sont essentielles pour maintenir un équilibre entre le plaisir et la douleur, la récompense et la punition, tout en préservant notre libre arbitre.
Contrairement à une croyance répandue, notre objectif n’est pas d’éliminer les Jugements, mais plutôt de les « adoucir ». Bien qu’ils ne soient pas intrinsèquement « mauvais », s’ils ne sont pas contenus, ils peuvent alimenter et renforcer les forces du mal. Selon le Zohar, et comme l’ont développé ensuite l’Arizal et le Rabbi Naḥman de Breslev, les Jugements (Dinim) ne peuvent être atténués qu’à leur source.
C’est ce qui permet d’élever les mayin nouqvin (les « eaux féminines ») et de susciter les mayin dekhurin (les « eaux masculines ») dans les sphères célestes afin de faciliter une union divine, faisant ainsi descendre les bénédictions nécessaires à notre vie. En d’autres termes, nous avons besoin de ces jugements pour élever les étincelles tombées, ce qui nous permet de puiser efficacement l’abondance.
L’impact du Hitbodedut
Selon le Tzava’at HaRivash, le Baal Shem Tov considérait que les paroles prononcées durant le Hitbodedut sont une forme de Rouaḥ HaKodech (esprit divin), émanant d’un état de Dvekout (adhésion) à Hachem. Cela renforce non seulement la conscience de soi, mais exerce également un puissant effet apaisant sur l’individu, semblable au fait de se confier à un thérapeute.
Le but ultime du Hitbodedut est d’atteindre un état mental d’isolement intérieur, menant à une véritable Teshouva. La Teshouva s’obtient par une connexion intime avec Hachem et l’élévation de nos étincelles tombées vers leur source. Ces étincelles contiennent les jugements en nous, qui nous empêchent souvent d’atteindre un état réparé. Le Midrash Rabba (Dévarim 5:5) enseigne que « lorsque le jugement (din) est fait en bas, il n’est pas fait en haut ; et lorsque le jugement n’est pas fait en bas, il est fait en haut ».
Sur le plan macrocosmique, cela fait référence au Sanhédrin et aux tribunaux, qui doivent rendre la justice selon la vérité de la Torah. Lorsqu’ils accomplissent leur tâche correctement, la paix est instaurée dans le monde et le tribunal céleste est « suspendu ». Mais lorsque les juges sont corrompus ou ignorent les affaires, alors le tribunal d’Hachem intervient, et des calamités s’abattent sur la Création.
Sur le plan individuel, Rabbi Naḥman de Breslev nous enseigne qu’il en va de même. Lorsqu’une personne se juge constamment elle-même, il n’est plus nécessaire qu’elle soit jugée d’en haut. Ainsi, sa souffrance est allégée. La pratique du Hitbodedut est un outil extraordinaire pour élever et adoucir les jugements, ce qu’Hachem attend de nous.
Puissions-nous tous mériter d’atteindre ces niveaux merveilleux !



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