Secrets kabbalistiques des bougies de Chabbat et d'autres minhaguim – L’unité à tous les niveau
La coutume des femmes d’allumer les bougies de Chabbat pour accueillir le jour saint de Chabbat est bien connue, et même des Juifs non pratiquants la respectent.
Le Chabbat est un jour merveilleux, doté d’un potentiel extraordinaire, et il nous incombe d’en tirer le meilleur parti. Il est désigné à de nombreux endroits comme la « source de toutes les bénédictions », et regorge de lois destinées à maximiser cette expérience. À tel point que les sages ont enseigné : « Si le peuple juif respectait seulement deux Chabbatot, il serait immédiatement délivré. » Hélas, cela ne s’est jamais produit.
Comme nous l’avons vu dans un autre article, une personne peut recevoir des âmes supplémentaires en ce jour saint, qui resteront avec elle toute la semaine et béniront également les autres jours. De nombreuses autres coutumes — comme les enfants embrassant la main de leur mère, faire le tour de la table, aller au mikvé (pour les hommes), ou compléter la paracha de la semaine — sont autant de façons d’approfondir sa perception des lumières disponibles durant ce jour.
La merveilleuse mitsva dérabanan d’allumer les bougies de Chabbat, enseignée dès le plus jeune âge, symbolise la transition entre la semaine profane et la kedousha (sainteté) du Chabbat. Les lois, ou halakhot, sont simples : les femmes allument au moins deux bougies vingt minutes avant le coucher du soleil (quarante minutes en Israël), en récitant la bénédiction :
« Béni sois-Tu, Éternel, notre Dieu, Roi de l’univers, qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné d’allumer les bougies de Chabbat. »
Un homme célibataire allume généralement pour lui-même, comme c’est le cas dans les yéchivot.
Cet acte marque le début officiel du Chabbat pour la femme qui allume les bougies, à moins qu’elle n’ait l’intention explicite de ne pas encore accepter le Chabbat — mais cela relève d’une autre discussion.
Beaucoup allument plus tôt comme segoula (remède spirituel) pour augmenter les bénédictions dans le foyer et élever des enfants qui seront des érudits en Torah, comme nous le trouvons dans le Talmud. Cet allumage anticipé renforce la sainteté du Chabbat, permettant à sa kedousha de se répandre sur les jours ordinaires de la semaine, sanctifiant encore davantage le quotidien.
Pourtant, au-delà de la simplicité de cette mitsva, se cache un trésor de secrets kabbalistiques.
Réparer le déversement du sang
Chacune des trois mitsvot (commandements) confiées aux femmes — l’allumage des bougies de Chabbat, l’observance des lois de pureté familiale, et la séparation de la ḥalla — vise à réparer un péché spécifique survenu dans le Gan Éden, comme suit :
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L’allumage des bougies de Chabbat répare le péché de l’idolâtrie, car nos sages enseignent qu’un Juif qui ne respecte pas le Chabbat est considéré comme un idolâtre.
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Préparer la ḥalla répare le péché du déversement du sang, car la mort n’est entrée dans le monde qu’après qu’Adam et Ḥava (Ève) eurent mangé de l’Arbre de la Connaissance, et Adam était appelé la « ḥalla du monde » (c’est-à-dire la meilleure partie).
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L’observance des lois de Taharath HaMishpaḥa (pureté familiale) expie le Gilouy Arayot (immoralité sexuelle).
 
L’âme est comparée à la bougie d’Hachem, comme dans le verset : « L’âme de l’homme est une bougie de l’Éternel, elle scrute toutes les chambres intérieures » (Proverbes 20:27). Cette âme, affaiblie par le péché originel, est peu à peu réparée par l’allumage des bougies de Chabbat.
De plus, les 39 types de travaux interdits le Chabbat correspondent aux 39 malédictions reçues lors de la Création (10 pour l’homme, 10 pour la femme, 10 pour le serpent, et 9 pour la terre). L’observance du Chabbat annule ces malédictions et rétablit l’équilibre dans la Création.
Reconstruire le Temple à la maison
Le Zohar propose de puissantes explications symboliques sur les deux bougies du Chabbat. L’une représente « Shamor » (préserver, aspect féminin), et l’autre « Zakhor » (se souvenir, aspect masculin). Ces bougies symbolisent également la sainte Ménorah du Temple, source de toute sagesse.
Le Zohar explique encore que les quatre rectifications principales de la Shekhina (aspect féminin et immanent de la providence divine) sont représentées par les objets préparés par la femme Shounamite pour le prophète Élisha : un lit, une menorah, une table et une chaise.
Ces objets correspondent à l’Arche Sainte avec les Kérouvim, la Ménorah, la Table d’or des pains de proposition, et l’Autel d’or des encens dans le Sanctuaire intérieur du Temple. Ainsi, les bougies de Chabbat, idéalement allumées avec de l’huile d’olive comme la Ménorah, transforment la maison en un sanctuaire où réside et bénit la Shekhina.
Autres coutumes et méditations
La Halakha prescrit que les bougies de Chabbat soient allumées à l’endroit où les repas sont pris, car leur lumière apporte paix et joie dans la maison. Cette pratique unit toutes les réparations de la Shekhina. Une méditation particulière, tirée des écrits de l’Arizal, permet d’attirer la sainteté et la lumière des bougies dans le foyer.
Le mot hébreu pour bougie, נר (ner), a une valeur numérique de 250, correspondant aux premières lettres des deux premiers niveaux de l’âme : Nefesh (נפש) et Rouaḥ (רוח). Le nombre 250 symbolise l’union et l’adoucissement de trois des principaux noms d’Hachem (אהיה – אלוהים – אדני) avec trois fois le Nom suprême יהוה.
Cette méditation, qui peut être accomplie par la femme qui allume les bougies ou par l’homme avant le Kiddouch, consiste à contempler les noms suivants :
- איההיוהה
 - אילההויהם
 - אידהנויה
 
En tissant ensemble ces six noms, on obtient la valeur numérique de 250, incarnant la bougie. Cet acte de méditation unit les mondes spirituels et adoucit les Noms divins, faisant descendre d’immenses bénédictions dans la maison.
Puisse-t-on mériter d’attirer toutes les bénédictions de la Torah et de transformer nos foyers en un véritable Mikdash (sanctuaire) pour Hachem !



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