Aperçus profonds de la Kabbale du mariage : comment hommes et femmes avancent dans l’Avodat Hachem

 


Aperçus profonds de la Kabbale du mariage : comment hommes et femmes avancent dans l’Avodat Hachem


Dans cet article, nous explorerons la Kabbale du mariage, en commençant par la période de fréquentation, en passant par les Kidoushin et jusqu’à la naissance des enfants.

Shidoukhim – la pratique des rencontres en vue du mariage ou de la facilitation de connexions – représente souvent une phase difficile de la vie. Pour beaucoup, ce parcours implique une série de rendez-vous infructueux et de conseils peu éclairés. De même, le mariage présente ses propres épreuves, marquant le début des véritables défis spirituels et physiques d’un couple.

Le Zohar insiste énormément (c’est un euphémisme) sur le fait qu’un homme doit se marier. Pourtant, chacun sait à quel point il est difficile de se marier – et encore plus de maintenir un mariage.

Rejoignez-nous alors que nous explorons ces étapes essentielles de la vie à travers le prisme de la Kabbale, à la recherche d’une compréhension et d’enseignements plus profonds.

Shidoukhim – La première étape dans la Kabbale du mariage

Le processus de recherche de son conjoint est imprégné de mystères kabbalistiques profonds. Trouver un partenaire de vie apporte une grande joie et une stabilité précieuse, enrichissant nos vies d’une manière que nous aspirons tous à expérimenter. Mais cela ne se produit pas par hasard.

Un concept fondamental de la Providence divine d’Hachem est que les événements de notre vie ne sont ni aléatoires ni réductibles à une seule cause. Contrairement à la croyance populaire selon laquelle les événements se déroulent de manière simple et mécanique, la réalité est bien plus complexe.

En vérité, Hachem orchestre un nombre infini de calculs pour permettre les unions matrimoniales, en prenant en compte les mérites du couple, les vertus de leurs parents, les réparations personnelles nécessaires, les prières, les obstacles posés par les forces négatives, les liens d’âmes, et étonnamment, même des éléments que l’on pourrait qualifier de « chance ». Ceci est illustré par un enseignement talmudique (Moëd Katan, chapitre 3) qui autorise les fiançailles durant Hol Hamoëd afin d’éviter qu’une femme ne se marie avec un autre.

Cela nous conduit à comprendre que, bien que le judaïsme croie au concept d’âmes sœurs, il existe des cas où l’on peut rater l’occasion de s’unir à son partenaire destiné. Dans de tels cas, ce n’est que par la compassion divine que l’on peut rencontrer un autre conjoint issu d’une origine spirituelle similaire.

Le chemin vers le mariage est donc influencé par une multitude de facteurs. Il est essentiel de faire une Téchouva sincère et de prier, ce qui peut hâter le processus. Cependant, il est également reconnu qu’Hachem peut retarder la rencontre avec le partenaire prévu, notamment à cause de transgressions liées à la pureté sexuelle. C’est pourquoi nous avons le Tiqoun HaYessod pendant les semaines de Chovavim, à l’époque de la publication de cet article.

Ainsi, la voie idéale consiste à corriger nos manquements aussi rapidement que possible, dans l’espoir de mériter de rencontrer notre véritable moitié plus tôt.

Kidoushin – Se marier

Le mariage, ou Kidoushin en hébreu, vient de la racine קדש (Kadosh), qui nous enseigne des notions fascinantes sur la nature de l’union. L’Arizal enseigne que cette racine – qu’on retrouve dans des termes tels que Kiddoush, Kaddèsh, Kadish, et Kodesh HaKodashim – représente la Séfira de Hokhma (la sagesse), une forme supérieure de sagesse non verbale qui repousse le mal.

La Kédoucha – la sainteté – implique une séparation de l’état antérieur, une élévation distincte. C’est pourquoi le Zivoug (union) des Talmidé ‘Hakhamim se fait de Shabbat à Shabbat.

Ce concept de sanctification (Kidoushin) joue un rôle central dans la Kabbale du mariage. Lorsqu’un homme mékadesh (sanctifie) sa femme, il lui accorde une protection spéciale et la distingue des autres. Cet acte n’est pas seulement une sauvegarde physique, mais aussi une élévation spirituelle, marquant le début de leur chemin vers l’accomplissement.

La naissance d’enfants élève davantage le statut spirituel du couple, les alignant avec les Séfirot de Hokhma (sagesse) et Bina (compréhension). Initialement, l’homme attire la lumière de Hokhma, représentant le système des six Séfirot (Hessed, Gvoura, Tiféret, Netsah, Hod, Yessod), tandis que la femme incarne Malkhout. Leur élévation vers un plan spirituel supérieur marque la fusion de leurs âmes, comme le Zohar l’affirme : « Hokhma et Bina ne se séparent jamais », bien que leurs qualités restent distinctes.

À mesure que les générations se poursuivent et que leurs enfants ont eux-mêmes des enfants, le couple s’élève au niveau de Kéter (la Couronne ou la Volonté suprême), atteignant le sommet de l’unité spirituelle, où leurs âmes se fondent totalement. Ce stade représente le point culminant de leur parcours spirituel (on pourrait même faire valoir qu’avec des arrière-petits-enfants, le couple atteint Atik Yomin, mais cela reste sujet à débat).

Le chemin vers l’élévation spirituelle pour un homme passe par l’étude de la Torah Lishma (pour elle-même), mais comment une femme y parvient-elle, étant donné son rôle différent dans l’étude de la Torah ? De nombreux kabbalistes sépharades, dont Rabbi Shimon Agassi dans son commentaire sur Shaar HaGilgoulim, expliquent que le niveau spirituel d’une femme est intrinsèquement lié à celui de son mari.

En encourageant l’étude de son époux, non seulement elle en bénéficie directement, mais elle en tire aussi d’immenses récompenses spirituelles, soulignant l’interconnexion de leur croissance spirituelle dans le cadre du mariage. Il reçoit le Roua’h, elle le reçoit automatiquement aussi. Il en va de même pour la Neshama.

La Kabbale du mariage : la meilleure mesure de l'engagement envers l’Avodat Hachem

Un Midrash profond, cité par nos Sages, illustre magnifiquement l'importance d'inviter Hachem dans la sainteté du mariage à travers les mots hébreux pour homme (Ish איש) et femme (Isha אשה). Ces deux termes contiennent les lettres du nom divin י״ה, symbolisant que lorsque le couple s'aligne sur la volonté d'Hachem, il est béni de paix et d'harmonie.

Mais s’ils s’éloignent de leur voie spirituelle, retirant la présence divine, il leur reste deux fois esh (אש), le mot pour « feu », signe de discorde et de destruction. Cette allégorie montre à quel point la présence divine dans le mariage reflète l’engagement spirituel du couple.

Une fois, j’ai entendu une histoire : un grand Rav ashkénaze très connu avait des élèves chez lui pour un repas. L’un d’eux dit poliment au Rav : « Avec tout le respect dû à Kevod HaRav, si je mange encore de cette soupe, je vais mourir. » Le Rav répondit : « Moi, je mange cette soupe depuis cinquante ans, et il ne m’est jamais rien arrivé. Donne-la-moi, et surtout ne dis rien à la Rebbetzin ! »

La Kabbale du mariage : entre Kidoushin et élévation spirituelle

La Kabbale du mariage introduit des idées complexes sur le potentiel spirituel des Kidoushin, incluant leur pouvoir à amplifier les prières et à renforcer le lien avec Hachem.

Dans un mariage idéal, les deux partenaires comprennent et acceptent leur rôle, mettant le bien-être collectif avant les désirs personnels. Cet engagement mutuel crée une harmonie durable, bénéfique pour le couple et la communauté entière.

La création de l’homme et de la femme reflète la structure des mondes spirituels, l’homme étant typiquement le donneur, et la femme, la receveuse — un schéma qui se retrouve aussi bien physiquement que spirituellement.

Mochin – La conscience divine dans le mariage

Le concept de Mochin, ou conscience divine, est central pour comprendre l’épanouissement spirituel dans le mariage. Le Zohar classe les Mochin en quatre types : Hokhma (sagesse), Bina (compréhension), Da’at des Hassadim (conscience expansive), et Da’at des Guevouroth (conscience restrictive), représentés par le Shin à quatre branches (ש) sur les Téfilines.

Ces formes de conscience divine sont accordées par Hachem à travers la dévotion, l’étude, la prière, les mitzvot et les actes de bonté, renforçant la sensibilité spirituelle.

Dans le mariage, la femme reçoit souvent sa part de Mochin par l’intermédiaire de son mari. La crainte de Dieu de l’homme et son engagement spirituel assurent le flux de Mochin vers sa femme, particulièrement à travers la sainteté de leur union. Cette transmission est cruciale : un manque de Mochin peut engendrer des émotions négatives comme l’amertume, la dépression ou l’orgueil.

Ainsi, la Kabbale enseigne l’importance pour les deux partenaires d’assumer leur rôle spirituel avec sérieux. En faisant cela, ils attirent bénédiction sur eux-mêmes et dans les mondes spirituels.

Ces émotions, lorsqu’elles ne sont pas adoucies (ou, en termes kabbalistiques, « sucrées »), peuvent entraîner des destructions majeures et nourrir les middot négatives. D’où l’importance de l’étude de la Kabbale et de la Hassidout, qui développe une véritable crainte du Ciel et rapproche de Hachem. C’est de la Hokhma tangible.

La maison : un microcosme du Beit HaMikdash

Les textes rabbiniques comparent souvent la maison au Beit HaMikdash. Dans cette analogie, la table de salle à manger devient l’autel, sanctifiant les repas en mangeant avec sainteté ou en accueillant les nécessiteux et les érudits. La cuisine rappelle les pièces du Temple pour la préparation des sacrifices. La chambre conjugale, lieu d’unité maritale, est assimilée au Kodesh HaKodashim, l’endroit le plus sacré où résidait intensément la présence divine.

Une enseignement saisissant du Zohar sur la Kabbale du mariage souligne la gravité du gaspillage de semence, le comparant aux trois péchés capitaux : meurtre, idolâtrie et immoralité. Cet acte entraîne des malheurs sur le foyer et prive la femme de ses Mochin, capturés alors par la « reine des démons » — une image forte qui exprime la gravité spirituelle de l’acte.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser — que les relations conjugales pendant la grossesse sont inutiles car la semence ne contribue pas à la procréation — le Zohar enseigne qu’à chaque union, des âmes sont créées, qu’elles viennent ou non habiter des corps. Ces âmes restent dans les mondes spirituels.

Cette perspective illumine la kedoucha (sainteté) de l’union conjugale, soulignant son potentiel de création spirituelle et la nécessité de maintenir sa sainteté.

Responsabilité partagée et raffinement personnel

Cela ne signifie pas que la paix dans le couple dépend uniquement du mari.

Dans le mariage, la femme aussi doit raffiner ses middot (traits de caractère), se transformant en un réceptacle apte à recevoir les Mochin. Le mariage n’est pas une compétition, mais un partenariat basé sur le sacrifice mutuel et la prière commune.

C’est pourquoi il est si crucial de suivre les conseils de nos Sages et les Mitzvot, en particulier les lois de Taharat HaMishpacha : elles orientent notre vie et nous protègent des embûches.

Ce chemin de raffinement et d’équilibre harmonieux est long et semé d’épreuves. Mais c’est à travers cet engagement et cette croissance que le couple atteint une paix véritable et durable. Lorsque les deux partenaires s’investissent dans cette démarche spirituelle et émotionnelle, les bénédictions fleurissent naturellement dans leur foyer.

Conclusion

La Kabbale et la Hassidout offrent des enseignements profonds sur l’essence du mariage, en révélant les dimensions spirituelles qui sous-tendent cette union sacrée. En comprenant le rôle des Mochin dans la vie conjugale, l’importance d’être aligné avec Hachem, et la nécessité de raffiner son caractère et d’accomplir sa mission, le couple peut traverser les défis du mariage avec sagesse et grâce.

On comprend ainsi que la Kabbale du mariage dépasse le cadre d’un contrat légal ou social : c’est un voyage spirituel unissant deux âmes dans une mission de croissance, de sainteté et de but divin. Ensemble, homme et femme bâtissent un foyer qui reflète la sainteté du Beit HaMikdash, devenant un lieu de paix, de bénédiction et de présence divine.

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