Explorer les secrets de la grotte de Makhpela – Le chemin vers le Gan Eden

 


Explorer les secrets de la grotte de Makhpela – Le chemin vers le Gan Eden

La grotte de Makhpela (« grotte à double étage » ou Me’arat HaMakhpela en hébreu) occupe une place très spéciale dans la Kabbale.

Ce lieu est depuis longtemps un point focal de pèlerinage, tant pour les Juifs que pour les non-Juifs, depuis l’établissement des enfants d’Israël en Terre Sainte. La grotte de Makhpela elle-même est plus compacte que ce que son apparence extérieure laisse supposer. L’actuelle structure en pierre fut construite par le roi Hérode environ 200 ans avant la destruction du Second Temple.

La plus ancienne mention de prière en ce lieu remonte à l’épisode des 12 espions envoyés pour explorer le pays de Canaan. Kalev, anticipant les intentions malveillantes de ses compagnons espions (à l’exception de Yehoshua), pria à cet endroit pour obtenir la délivrance. De plus, nos sages enseignent que quatre couples sacrés y sont enterrés : Adam et Ève, Avraham et Sarah, Yitzhak et Rivka, ainsi que Yaakov et Léa.

Sachant que la présence des Tsadikim dans leurs lieux de repos renforce l’efficacité des téfilot (prières), leur permettant de monter plus rapidement, l’importance et la puissance spirituelle de la grotte de Makhpela deviennent plus évidentes. 

Explorons certains des secrets kabbalistiques de la grotte de Makhpela tels qu’ils apparaissent dans le Sefer Chesed L’Avraham (Maayan 3, Nahar 13) du mekoubal Rabbi Avraham Azulai.

Explication du secret de Jérusalem et des autres lieux saints de la Terre d’Israël

Sache que la valeur numérique mineure de Jérusalem est de dix-neuf (19) [cela est obtenu en additionnant les chiffres de la guématria finale]. De même, la valeur numérique mineure de la Sephira de Malkhout (la royauté) est aussi de dix-neuf. Shekhem, représentant l’essence mystique de Yosef HaTsadik, qui s’aligne avec la Sephira de Yesod, fut ainsi attribuée à Yosef et à sa descendance, car sa caractéristique est Yesod.

[La valeur numérique mineure de Tveria (Tibériade) est aussi dix-neuf.]

La Sephira de Hod (Splendeur), en incluant le compte de ses trois lettres plus un pour le mot lui-même, équivaut à une valeur numérique mineure de dix-neuf (19). Le nom de Tveria suggère qu’elle est « le centre du pays » (voir Massekhet Meguila 6A), symbolisant Malkhout, avec Tveria représentant Hod.

En décomposant le mot Tveria, la valeur numérique mineure de Tver est treize (13), puisant sa force dans les treize attributs suprêmes de miséricorde. [Note du traducteur : le reste du mot est Youd et Hé, qui forment le célèbre nom de Hachem יה.]

Tsfat correspond à la Sephira de Netsah (victoire ou éternité), avec une valeur numérique mineure de vingt-deux (22), en incluant un pour le mot lui-même [Note du traducteur : ce qui est une pratique acceptée en guématria]. La valeur numérique mineure de Tsfat (צפת – 570, mineure – 3) correspond à celle du Nom divin Ehyeh (אהיה – 21, mineure – 3).

Cela indique que les habitants de Tsfat expérimentent l’interaction divine à travers les treize attributs de miséricorde émanant de la Sephira de Keter. Ehyeh, associé à Keter, fait de Tsfat une ville refuge pour la sauvegarde des âmes. La valeur numérique mineure de Tsfat est 21, et en ajoutant un pour le mot lui-même, on obtient 22, ce qui reflète les 22 lettres de la Torah.

Cela implique que Tsfat est particulièrement adaptée pour dévoiler les mystères profonds de la Torah, en raison de la pureté inégalée de son air en Israël. La valeur numérique de la Sephira de Netsah (נצח) est 148, soit la même que « kemakh » (farine), révélant la sagesse derrière les paroles des Sages : « s’il n’y a pas de farine, il n’y a pas de Torah » (Avot 3:17).

Meron est associé à la Sephira de Tiferet. En araméen, « brebis » se traduit par « meroni », un terme proche de « maran » (seigneur), comme dans « Seigneur des cieux », un titre souvent lié à Tiferet [Note du traducteur : qui correspond au Partzouf Zeir Anpin]. Ce lien se retrouve dans Ézéchiel 34:31, où Dieu désigne Israël comme « mes brebis, les brebis que je fais paître, vous êtes des hommes ». Le terme « maran », représentant Tiferet, a une valeur numérique mineure équivalente à « Emet » (Vérité, guématria 441), soit 9. En ajoutant trois, un pour chaque lettre, plus un pour le mot lui-même, on obtient 13. Cela fait allusion aux 13 attributs de miséricorde, comme évoqué précédemment.

Il est largement reconnu que la grotte de Makhpela à Hébron, lieu de repos des Patriarches, constitue la porte d’entrée vers le Jardin d’Éden souterrain. Cela est suggéré dans le récit biblique de l’achat de la grotte par Avraham (Genèse 23:16), où il paie avec de « l’argent courant chez les marchands » (« o’vair l’so’chehr »). La valeur numérique de ces mots équivaut à celle de « orah l’gan » (le chemin vers le Jardin).

La même valeur numérique s’applique au mot « hatser » (cour), ce qui implique que la grotte est au Jardin d’Éden ce qu’une cour est à une maison. L’expression « o’vair l’so’chehr » a une valeur numérique de 570, symbolisant la croyance parmi les habitants de Hébron que, dès leur mort et leur inhumation, leurs âmes entreront immédiatement et sans effort dans le Jardin d’Éden souterrain.

Le terme « teka » (insérer, enfoncer) est mentionné deux fois dans la Torah. Sa première apparition se trouve dans Béréchit 31:25, où il est écrit : « et Yaacov planta (teka) sa tente sur la montagne. » La suite du verset précise : « et Lavan, avec ses frères, planta sa tente sur le mont de Guil’ad. » L’expression « Yaacov planta (teka) sa tente » symbolise son épouse.

La référence à « la montagne » est une allusion à la grotte de Makhpela, représentée comme deux montagnes superposées, avec deux grottes sous la montagne inférieure et deux autres sous la montagne supérieure. La valeur numérique de « teka » est équivalente à celle de « o’vair l’so’chehr », ce qui signifie que la grotte de Makhpela est la porte d’entrée vers le Jardin d’Éden. Yaacov, dans sa grande piété, pria ardemment Dieu pour avoir le mérite d’être enterré dans la grotte de Makhpela aux côtés de son épouse, un destin considéré comme prédéterminé depuis la Création.

Ce récit indique également que Tsfat est destinée à être le lieu de la révélation des secrets profonds de la Torah, grâce à la pureté inégalée de son air en Israël. La valeur numérique de Netsah (la Séphira) étant 148, identique à celle de « kemakh » (farine), dévoile le sens caché derrière l’enseignement des Sages : « s’il n’y a pas de farine, il n’y a pas de Torah » (Avot 3:17).

Le verset « et Lavan, avec ses frères, planta sa tente » laisse entendre que Lavan, par la magie noire, chercha à détacher Yaacov de ce monde, l’empêchant d’être enterré dans la grotte de Makhpela. L’objectif de Lavan était de tuer Yaacov, « avec ses frères », se référant à Essav et Yichmaël, afin de revendiquer le lieu de sépulture et de contrôler l’accès au passage vers le Jardin d’Éden. Ce désir provient de la compréhension qu’avaient Yichmaël, ses fils, et les enfants de Qetoura, ainsi que Essav et ses partisans, de leur lien avec leurs ancêtres Avraham et Yitzhak, respectivement.

Si, à Dieu ne plaise, notre patriarche Yaacov, paix sur lui, n’avait pas été enterré dans la grotte de Makhpela, alors aucun Juif n’aurait pu emprunter ce chemin vers le Jardin d’Éden. La voie aurait été bloquée par les nations idolâtres alliées à Yichmaël et Essav, qui, grâce à leur lien avec Avraham et Yitzhak déjà enterrés dans la grotte de Makhpela, auraient eu accès et contrôle sur ce passage.

Ce concept est reflété dans la Haggada de Pessa’h, se référant aux Sages de mémoire bénie, où il est dit que Lavan voulut tout détruire, comme il est indiqué dans Devarim 26:5, « Un Araméen errant était mon père. » De même, lorsque Samaël lutta avec Yaacov et « touche (teka) l’articulation de sa hanche » (Béréchit 32:26), son objectif était de blesser Yaacov afin de l’empêcher d’être enterré dans la grotte aux côtés d’Avraham et Yitzhak.

Samaël avait l’intention qu’Essav et son épouse occupent cet emplacement funéraire. Heureusement, cela ne se produisit pas, car le Tout-Puissant guérit immédiatement Yaacov. Nos saints Sages, se référant à Shabbat 33b, mentionnent que Yaacov revint chez son père Yitzhak « complet », ce qui implique sans blessure physique. Dieu, dans Sa grâce et Sa miséricorde infinie, déjoua les plans malveillants de Samaël et assura la place de Yaacov dans la grotte, un lieu de foi, garantissant ainsi à ses descendants l’accès au chemin vers le Jardin d’Éden.

La ville de Tsfat partage également la valeur numérique de 570, identique à celle de « teka ». Cela suggère un avantage unique pour ceux qui résident à Tsfat, supérieur à toute autre ville d’Israël. Étant située en altitude et bénéficiant d’un air exceptionnellement pur et raffiné, il est admis que toute personne qui meurt et est enterrée à Tsfat verra son âme voyager rapidement vers la grotte de Makhpela, d’où elle pourra ensuite accéder au Jardin d’Éden souterrain.

L’importance profonde de ce lien n’a pas besoin de plus ample explication.

Ad kan du Chesed L’Avraham.

Hébron et la grotte de Makhpela

Comme nous l’avons vu, la grotte de Makhpela occupe une place importante dans la Kabbale, notamment en tant que passage vers le Jardin d’Éden, comme mentionné dans le Yalkout Reouveni avec référence au Zohar Hadash. Cela souligne son importance spirituelle d’une profondeur incommensurable.

Pour résumer, dans le contexte des enseignements kabbalistiques sur les Gilgoulim (réincarnations) et les quatre éléments fondamentaux — Terre, Air, Eau et Feu — chaque élément est lié à une ville sainte d’Israël :

  • Jérusalem symbolise le Feu

  • Tibériade représente l’Eau

  • Tsfat incarne le Vent

  • Hébron, abritant la grotte de Makhpela, représente la Terre

Ces villes sont considérées comme des canaux spirituels puissants pour la méditation et la prière.

Dans la littérature kabbalistique, la grotte de Makhpela est aussi liée à l’attribut de la royauté (Malkhout) et est associée au Nom divin de B’an (ב"ן), dont la guématria est 52. Ce nom est une milouï (expansion) du Tétragramme (YHVH), comportant quatre lettres « doublées » (הה|וו|הה|יוד), correspondant aux quatre couples saints enterrés là. Notons que le Youd du nom est composé de י (10), qui équivaut à ו (6) + ד (4), indiquant que la première lettre égale la somme des deux suivantes. Il s’agit donc d’un nom « double », tout comme la grotte.

Selon le Midrash Talpiot, pénétrer dans la grotte de Makhpela était autrefois mortel — les intrus étaient brûlés vifs. Cette situation perdura jusqu’à ce qu’Avraham Avinou acquière la grotte d’Efron. Un midrash révèle que la grotte est connectée aux mondes supérieurs, et constitue un passage que chaque âme emprunte, depuis les profondeurs, pour atteindre sa destinée dans l’au-delà, comme l’enseigne également le Megale Amoukot.

Le Zohar explique en outre qu’Efron était l’Ange préposé à la Terre et représentait une Klipa puissante (Écorce, côté obscur). S’il avait compris la véritable signification de la grotte, il ne l’aurait jamais vendue à Avraham Avinou. Cette vente marque donc un tournant historique dans la Kabbale, transférant le contrôle d’un portail spirituel crucial d’une force potentiellement maléfique à notre saint patriarche Avraham.

Un récit très célèbre concerne le mekoubal Rav Avraham Azulai (arrière-grand-père du ‘Hida), surnommé « Chessed L’Avraham » d’après son œuvre profonde qui traite de nombreux secrets occultes concernant la vie après la mort, les esprits et les passages évoqués ci-dessus.

Il y a environ 300 ans, sous domination turque à Jérusalem, un incident se produisit à la grotte de Makhpela, profondément enraciné dans la tradition juive et les enseignements mystiques.

Le récit raconte que le sultan turc, visitant la Me’arat HaMakhpela, laissa tomber accidentellement son épée dans le trou menant aux grottes inférieures. Les tentatives de ses gardes pour la récupérer furent tragiques : chacun d’eux hurla horriblement avant d’être remonté, mort. En dernier recours, le sultan décréta que la communauté juive devait fournir un homme pour récupérer l’épée, sous peine de représailles sévères.

Au milieu des jeûnes et des prières, le Chessed L’Avraham se porta volontaire avec bravoure pour cette tâche périlleuse. Selon la légende, il rencontra les patriarches Avraham, Yitzhak et Yaacov dans les grottes, et de manière remarquable, il mourut sept jours après cette expérience mystique. Un aspect intrigant de cette histoire est le détail peu connu concernant une personne supplémentaire enterrée dans la Me’arat HaMakhpela : la Guemara dans Sotah 13 rapporte qu’au moment de l’enterrement de Yaacov Avinou, le méchant Essav contesta sa place, affirmant qu’il n’avait vendu que son droit d’aînesse, pas son droit funéraire. Lors de cette dispute, ‘Houshim, fils de Dan, coupa la tête d’Essav, qui roula jusque dans la grotte, sur la poitrine de Yitzhak.

Certains expliquent cela par le fait qu’Essav possédait un intellect (sekhel) comparable à celui de Yaacov, mais qu’il choisit de l’utiliser pour le mal. Ainsi, seule sa tête mérita d’être enterrée là.

Cet épisode avec ‘Houshim est souvent cité dans les enseignements rabbiniques pour illustrer l’importance d’une action résolue contre le Yetzer HaRa (mauvais penchant), suggérant qu’une confrontation directe, sans discussion, est la stratégie la plus efficace. La décision immédiate de ‘Houshim fut symboliquement récompensée, comme en témoignent les nombreux descendants de sa tribu lors du recensement dans le désert, bien qu’il fût le seul enfant de Dan. Ce fut un miracle extraordinaire de la part d’Hachem.

Il est évident que la grotte de Makhpela recèle encore bien des secrets. Ce récit, mêlant faits historiques et éléments mystiques, incarne de nombreuses idées fondamentales de la pensée kabbalistique, offrant un moussar profond sur l’Emouna (foi) et le courage.

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