Idées kabbalistiques avancées – Qu’est-ce que la Guématria et que signifie le nombre 40 dans la Torah ?

 


Idées kabbalistiques avancées – Qu’est-ce que la Guématria et que signifie le nombre 40 dans la Torah ?

Introduction à la Guématria dans l’interprétation de la Torah

La Guématria est une pratique mystique qui attribue une valeur numérique aux lettres, mots et expressions de la langue hébraïque. Cette méthode repose sur le fait que chaque lettre possède une essence spirituelle propre, et que les mots forment entre eux des connexions profondes. Une grande partie de la Kabbale, notamment les enseignements de Rebbe Na’hman dans Likouté Moharan, repose sur cette base.

Les nombres servent de liens entre des concepts partageant une racine commune, une source spirituelle identique ou bien une polarité opposée.

L’alphabet hébraïque comprend 22 lettres, chacune ayant une valeur numérique : Aleph vaut 1, Bet vaut 2, jusqu’à Tav qui vaut 400. Les lettres finales (sofiot) ont parfois leur valeur standard, parfois une valeur plus élevée selon des tables spécifiques.

Par l’étude de ces valeurs numériques, de nombreux secrets et connexions cachées sont révélés. En vérité, même le Pshat (sens simple du texte) ne peut être compris pleinement sans Kabbale et Guématria.

Chaque lettre représente une mesure de la force créatrice présente dans la Création. En les combinant, elles forment l’essence de vie de chaque réalité. Cette force se manifeste dans le monde matériel à travers le processus kabbalistique du Tsimtsoum (réduction/contraction de la Lumière).

La Guématria est utilisée de diverses manières. La plus courante est l’addition des valeurs numériques des lettres d’un mot ou d’une phrase pour en découvrir la somme totale.

Par exemple, le mot “Haïm” (vie) a une valeur de 18 (Chet = 8, Yod = 10), d’où l’importance du nombre 18 dans la tradition juive. De même, Ahava (amour) et E’had (unité) ont tous deux une valeur de 13, illustrant leur lien intrinsèque. C’est d’ailleurs la Kavana que l’on a lorsqu’on dit E’had dans le Shema Yisrael — accepter la royauté divine avec amour.

Il existe aussi des formes plus complexes de Guématria, avec des équations, des schémas mathématiques, des permutations, etc., révélant des niveaux de compréhension toujours plus profonds. Le Zohar enseigne que toute la Torah est un grand Nom d’Hachem, formé d’innombrables petits Noms entremêlés, codifiant toute la Création — un peu comme un langage de programmation divin.

La Guématria n’a pas de fin.

Le nombre 40 dans la Guématria

Le nombre 40 est d’une grande importance, notamment dans la prière. Il existe de nombreuses Ségoulot (pratiques efficaces) impliquant la récitation d’un texte pendant 40 jours consécutifs. Cette pratique se fonde sur le Talmud (Yevamot 69b), qui enseigne qu’un embryon est considéré comme de “l’eau pure” durant les 40 premiers jours après la conception. Ce n’est qu’après cette période qu’il commence à prendre forme humaine.

On en déduit que les parents ont ces 40 jours pour prier en faveur du sexe de leur enfant. Passé ce délai, ces prières ne sont plus entendues et peuvent même être source de sanction.

Le nombre 40 apparaît aussi dans de nombreux événements clés :

  • 40 jours passés par Moshé Rabbénou sur le mont Sinaï.

  • Une Mikvé (bain rituel) doit contenir 40 Séah pour purifier.

  • Le déluge dura 40 jours — purification et renouvellement du monde.

  • Moshé et David dirigèrent Israël pendant 40 ans.

  • Le Mem (lettre hébraïque) vaut 40 et symbolise Mayim (l’eau), d’où l’idée que l’embryon est “eau pure”.

Le 40 représente la transformation, le passage d’un état fluide à une forme consolidée.

En Kabbale, ce nombre est souvent lié à la séfira de Yessod, fondation des mondes spirituels, ce qui souligne que le 40 constitue un socle pour l’élévation.

La Guémara enseigne qu’il faut 40 ans d’étude pour atteindre une véritable compréhension de la Torah (Avot 5:21), symbolisant persévérance et approfondissement dans la sagesse.

Un aperçu du fonctionnement de la prière

La manifestation d’une prière suit une structure similaire à celle du développement d’un enfant. Le but ultime est de faire naître une nouvelle réalité.

Hachem, bien sûr, entend toutes nos prières, même sans effort de notre part. Mais Il a structuré le monde de manière à ce que notre Hishtadlut (effort) soit nécessaire pour faire descendre la bénédiction.

De nombreux facteurs peuvent influer sur l’efficacité d’une prière : la kavana, le mérite de celui qui prie, le lieu, le moment, l’environnement…

Les Sages enseignent : Rachmana liba ba’ei — Hachem désire le cœur. Il faut verser notre âme dans nos prières.

Rabbi Nathan de Nemirov, principal élève de Rabbi Na’hman de Breslev, enseignait qu’une prière récitée avec ferveur pendant 40 jours a une grande force dans les mondes supérieurs.

Conclusion

Nous n’avons fait qu’effleurer la surface, en ne parlant que du nombre 40 — et encore, sans en épuiser la signification.

Mais puisse-t-on mériter d’être des réceptacles de la lumière divine dans ce monde !

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