Introduction aux Secrets Kabbalistiques Fantastiques du Pitoum HaKetoret – Et les Formidables Ségoulot qui l'entourent

 


Introduction aux Secrets Kabbalistiques Fantastiques du Pitoum HaKetoret – Et les Formidables Ségoulot qui l'entourent


Le Pitoum HaKetoret (service des encens) représentait la partie la plus élevée du Saint Temple et rendait extrêmement riche celui qui l’offrait.

Le Pitoum HaKetoret est une mitsva de la Torah, prescrivant la combustion quotidienne de l'encens dans le Beit HaMikdash (Temple de Jérusalem). Après la destruction du Temple, l’accomplissement physique de ce commandement a cessé. Toutefois, son essence est conservée à travers la lecture rituelle de sa description telle qu’inscrite dans la Torah.

Le Pitoum HaKetoret (également connu sous le nom de Tiqoun HaKetoret), ou la « composition de l’encens », fait référence à un passage spécifique de la Torah (Shemot 30:34-38) ainsi qu’à un autre extrait du Talmud. Il décrit la formule précise et le rituel associés à la préparation de l’encens sacré utilisé dans le Temple de Jérusalem. Ce texte est récité quotidiennement dans de nombreuses communautés juives, en particulier dans les prières de Shacharit (au début et à la fin), ainsi qu’à Min’ha avant le Ashrei (Psaume 145).

Peu de gens savent que ce passage détient une puissance spirituelle extraordinaire, faisant écho aux rites sacrés de l’ancien Temple. Bien que le service du Temple soit suspendu pour l’instant, la récitation du Pitoum HaKetoret s’inscrit dans les paroles prophétiques d’Hoshéa — « à la place des taureaux, nos lèvres paieront » — nos prières tiennent lieu d’offrandes spirituelles en l’absence de sacrifices physiques.

En d'autres termes : elles ont encore le même effet dans les sphères spirituelles.

Le Zohar HaKadosh (Vayakhel, daf 218b) développe en détail les vertus de cette lecture. Rabbi Shimon Bar Yo’haï souligne la valeur immense du Pitoum HaKetoret, affirmant que si les gens en comprenaient la grandeur devant le Saint Béni soit-Il, ils chériraient chaque mot comme une couronne d’or posée sur leur tête.

Origines du Pitoum HaKetoret
Avant d’entrer dans la coutume d’écrire le Ketoret sur du klaf (parchemin), il est important de comprendre l’importance de sa récitation quotidienne. Le Beit Yossef (Ora’h ‘Haïm 133) note que cette pratique, remontant au Sidour de Rav Amram Gaon au IXe siècle, est profondément enracinée dans la tradition liturgique juive. Sa récitation est semblable aux autres passages traitant des services du Temple dans nos prières quotidiennes, symbolisant les sacrifices que nous ne pouvons plus offrir physiquement.

Bien plus tôt, le Talmud mentionne que lorsque Moché Rabbénou monta au mont Sinaï pour recevoir la Torah, il reçut divers secrets des anges, y compris celui de l’encens, transmis par l’Ange de la Mort. Ce don fut significatif, car le Ketoret était connu pour annuler les décrets néfastes, même aussi sévères que la mort.

Cet aspect du Ketoret est particulièrement mis en lumière dans son usage par Aharon HaCohen pour arrêter une épidémie parmi les enfants d’Israël dans le désert, comme le rapporte le Talmud dans Shabbat 89a. La composition du Ketoret et sa signification spirituelle, selon les enseignements kabbalistiques, montrent son rôle dans la maîtrise du mal et de la mort, et dans la réparation des défauts du monde.

Nous verrons cela bientôt.

Ce texte vénéré détaille les ingrédients précis de l’encens, préparé minutieusement par le Cohen Gadol (Grand Prêtre), d’abord pour le Mishkan (Tabernacle), puis pour le Beit HaMikdash. Dans le but d’accomplir cette mitsva de manière mehouderet (plus parfaite), il est devenu coutumier de lire ce passage à partir d’un parchemin écrit à la main par un scribe, afin d’honorer la tradition avec respect et authenticité.

Ingrédients du Pitoum HaKetoret – 11 et non 10
Le mélange du Pitoum HaKetoret était méticuleusement composé de :

  • baume,

  • onycha,

  • galbanum,

  • et encens pur — chacun à 70 maneh.
    À cela s’ajoutaient :

  • myrrhe,

  • casse,

  • nard,

  • et safran — chacun à 16 maneh.

La préparation comprenait aussi :

  • 12 maneh de costus,

  • 3 maneh d’écorce aromatique,

  • et 9 maneh de cannelle.
    On y ajoutait 9 kabim de lessive de karchina et du vin chypriote, soit 3 sé’in et 3 kabim. En l’absence de ce vin, on utilisait du vin blanc fort.

Pour parfaire le tout :

  • un quart de kab de sel de Sodome,

  • une infime quantité de maalé ashan,
    et selon Rabbi Natan de Babylonie,

  • un peu d’ambre jordanien.

Cependant, l’ajout de miel rendait l’encens invalide, et l’omission d’une seule épice entraînait la peine de mort.

Rabbi Shimon ben Gamliel précise que le baume est simplement la sève extraite de l’arbre à baume. La lessive de karchina servait à affiner l’onycha et en améliorer le parfum. Le vin chypriote servait à tremper l’onycha en raison de son odeur forte ; bien que l’« eau des jambes » soit aussi efficace, elle n’était pas utilisée au Temple par respect.

Nos sages enseignent aussi que lorsqu’on offrait l’encens, un miracle se produisait : tout le pays était empli de son parfum.

La double kavana du Pitoum HaKetoret
Après le Shir Shel Yom, il est d’usage répandu de réciter le Pitoum HaKetoret, souvent introduit par la prière Ein K’Elokeinou, et se terminant avant Alénou. Deux raisons principales à cette pratique :

  1. Le Pitoum HaKetoret symbolise l’encens offert matin et après-midi au Temple.

  2. Sa récitation garantit que chaque Juif étudie un enseignement rabbinique quotidiennement.

Le Zohar (2, 212:2) fait l’éloge de cette récitation, soulignant sa puissance protectrice contre de nombreux malheurs. Toutefois, il y a un avertissement : il est essentiel de ne pas omettre un seul ingrédient de l’encens lors de sa récitation.

En français :
Cette préoccupation a conduit à son omission en semaine chez les Ashkénazes, comme le note le Rama (132:2), afin d’éviter les oublis hâtifs de ceux qui partaient rapidement au travail. En pratique, la plupart des poskim s’accordent à dire qu’une extrême rigueur n’est pas requise, mais il est conseillé de réciter le passage depuis le Sidour afin de ne sauter aucun mot (Beit Yossef ; Michna Beroura 132:17). Le Ben Ish ‘Haï recommande même de compter les 11 ingrédients avec les doigts.

Le service de prière se conclut généralement par la prière Alénou. Cette coutume est profondément ancrée dans le désir de renforcer la foi en Hachem et l’attente de la rédemption, en particulier avant d’être confronté dans la journée à des croyances ou divinités étrangères (Bach 133).

Et voici maintenant la double kavana du Tikkoun HaKetoret :

  1. L’aspect kabbalistique de l’encens sacré pour élever les étincelles depuis la Sitra A’hra
    Dans le Shaar HaKavanot, l’Arizal enseigne que, parce que nous devons fournir un effort supplémentaire pour élever les étincelles depuis le monde de Assiyah vers Yetsirah, de Yetsirah vers Beriah, puis vers Atsilout (ce qui explique la longueur du texte), il est nécessaire de réciter le Ketoret dans trois objectifs principaux :

  • Retirer les berourim (les fragments du récipient brisé et les étincelles qui doivent être élevées) de la Sitra A’hra qui s’y est attachée, lors de la récitation des textes de Korbanot.

  • Protéger ces berourim des griffes de la Sitra A’hra pendant leur élévation.

  • Protéger la lumière que nous faisons descendre dans les mondes spirituels après l’Amidah.

Il existe une série de kavanot spécifiques destinées à extraire les 11 éléments des berourim capturés par la Sitra A’hra, correspondant bien sûr aux 10 Séfirot + 1 Makkif (lumière environnante). Ces intentions doivent être utilisées à chaque récitation du service de l’encens.

En réalité, nous récitons le Ketoret trois fois pendant les prières quotidiennes : deux fois le matin et une fois à Min’ha, avant l’Amidah, et il est impossible de surestimer sa valeur.

Et bien sûr, voici les Kavanot issues de la Baraita avec les 11 ingrédients : (photos)

2. Ségoulot de l’Encens Sacré (également appelé Tikkoun HaKetoret)
Au-delà de la grande valeur que représente la récitation du service de l’encens pendant la prière quotidienne, il existe une ségoula bien connue consistant à réciter le Pitoum HaKetoret à tout moment de l’année.

De plus, selon Rav Segoulot Israel, la récitation du Pitoum HaKetoret est attribuée à une impressionnante variété de bienfaits. Cela inclut l’éradication des épidémies et des maladies graves, la protection contre les régimes oppressifs, l’attraction des bénédictions dans ses actions, la préservation de la souffrance dans l’au-delà, la victoire sur les forces négatives (la Sitra A’hra, סטרא אחרא), l’annulation de la sorcellerie, la dissipation des pensées nuisibles, ainsi que la jouissance dans ce monde et dans l’autre. On croit aussi qu’il permet d’éviter les décrets sévères, d’améliorer la perception que les autres ont de soi, et d’apporter la prospérité.

De nombreux Tsadikim enseignent également que celui qui le récite fidèlement matin et soir est assuré d’être protégé tout au long de la journée, d’échapper aux punitions dans l’au-delà et d’obtenir une part dans le Monde à Venir.

L’encens est considéré comme supérieur à la prière, car il a le pouvoir de purifier une personne de tous ses péchés. Rabbi Moché ben Ma’hir, kabbaliste contemporain de l’Arizal à Safed, souligne dans son Sefer HaYom l’importance d’écrire le Pitoum HaKetoret sur parchemin cachère en écriture Ktav Ashouri. Il ordonne sa récitation avec grande concentration, matin et après-midi, et y attache sa propre garantie de protection, comme il l’affirme : « et j’en suis le garant ». Il s’agit de l’une des premières recommandations connues d’écrire le Pitoum HaKetoret sur parchemin selon les règles de la Sofrout.

Le Kaf HaHaïm, kabbaliste du XIXe siècle et grand rabbin de Turquie, renforce encore la valeur d’écrire le Ketoret dans le style d’un Séfer Torah, l’associant à la promesse de richesse constante, entre autres ségoulot. Cette tradition souligne la croyance durable en la puissance spirituelle du Ketoret, qui transcende ses origines historiques et rituelles pour devenir un outil puissant dans l’Avodat Hachem personnel.

Je souhaite également souligner une « coïncidence » personnelle intéressante. J’ai reçu un petit livret de Nahar Shalom avec le Ketoret imprimé dans une belle calligraphie, accompagné de certains noms sacrés de Hachem. Sur la couverture, il est écrit que Pitoum HaKetoret a une valeur numérique de 855, soit (non sans surprise) la même guématria que Charvot Barzel (« épées de fer »), le nom de l’opération pour neutraliser le Hamas dans la guerre actuelle.

Cela donne du poids à l’idée que le Pitoum HaKetoret constitue le carburant spirituel fourni à nos soldats dans cette guerre.

Il est souligné que les bienfaits de l’encens sacré ne peuvent être obtenus que s’il est récité avec compréhension et intention. La Michna Beroura conseille à celui qui sait étudier d’apprendre les passages talmudiques applicables concernant le Pitoum HaKetoret, afin d’en comprendre pleinement le sens. Le Choul’han Aroukh et d’autres poskim recommandent de le réciter avant la prière, car on croit qu’il expie les fautes, permettant ainsi aux louanges et aux chants de monter et de se connecter.

Remarques finales
Aujourd’hui, le Pitoum HaKetoret est largement observé, présent dans de nombreuses synagogues et objets de prière personnels à travers les communautés juives diverses. Bien que les autorités halakhiques continuent d’en explorer les justifications, l’objectif principal reste de souligner l’importance du Pitoum HaKetoret dans les prières quotidiennes.

Il ne s’agit pas seulement de la forme physique du texte — qu’il soit écrit sur parchemin ou non — mais de la nécessité de le réciter avec une concentration adéquate, en comprenant son rôle profond dans la liturgie juive. Cette perspective rejoint le principe de Minhag Israël Torah Hi — l’idée qu’une coutume bien établie peut avoir une validité même si ses origines ne sont pas explicitement justifiées.

L’essentiel est de valoriser et de maintenir l’essence spirituelle de cette tradition ancestrale.

Les pratiques juives traditionnelles autour de la récitation du Pitoum HaKetoret et de la conclusion du service par la prière Alénou sont profondément enracinées dans l’histoire, la signification religieuse, et une volonté collective de conserver un lien vivant avec les anciens rituels. Il existe également de nombreux principes kabbalistiques autour de cet ordre.

L’inclusion de la prière Alénou à la fin du service est une pratique stratégique et réfléchie visant à renforcer la foi et à préparer le Juif à affronter le monde profane au-delà de la prière. Cette prière agit comme une armure spirituelle, protégeant contre les influences de croyances et d’idéologies étrangères rencontrées dans la vie quotidienne, et une protection contre la Sitra A’hra.

Ces sources soulignent collectivement la signification spirituelle profonde du Pitoum HaKetoret dans la tradition juive. Ce n’est pas seulement un rituel, mais une pratique profondément symbolique, incarnant la purification, la protection, et l’élévation des prières — une force vivante que nous possédons tous.

Le Pitoum HaKetoret n’est pas une simple récitation rituelle : c’est un pont entre le monde physique et les sphères spirituelles, imprégné de traditions anciennes et enrichi de secrets kabbalistiques profonds. Que ce soit comme ségoula protectrice ou comme moyen d’élévation spirituelle pour les berourim que nous devons élever, sa signification dans la pensée et la pratique juives résonne à travers les âges, et reste l’une des ségoulot les plus aimées de notre peuple.

Puisse-t-on vivre pour voir le rétablissement du Pitoum HaKetoret dans notre Saint Temple, bientôt, de nos jours.

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