Le monde de la gratitude : l’une des clés du devekut, de la paix intérieure et de la proximité avec Hachem

 


Le monde de la gratitude : l’une des clés du devekut, de la paix intérieure et de la proximité avec Hachem


Une fois de plus, la littérature de Breslev éclaire l’un des concepts les plus simplement obscurs que nous avons dans la Torah : la gratitude


La gratitude est bien plus que dire simplement « merci ».

Elle exprime une vérité essentielle de l’âme humaine : reconnaître la source du bien qu’elle a reçu.

Mais qu’est-ce que la gratitude provoque réellement en nous ?

Pourquoi est-il si important d’être sincèrement reconnaissant ?

Dans cet article, nous allons explorer en profondeur certains effets que ressent une âme reconnaissante lorsqu’elle exprime un « merci » sincère.


Le monde tel que nous le vivons


Le monde physique dans lequel nous vivons trahit son essence spirituelle. À première vue, cette affirmation peut sembler énigmatique. La tradition juive enseigne que nous devons regarder à travers la physicalité pour saisir le spirituel.

Alors, de quoi s’agit-il réellement ?

La gratitude et le devekut (l’attachement à Dieu) rapprochent de Hachem.

Tant que nous vivons, ce que nous percevons par nos sens peut sembler réel, mais ce l’est rarement en vérité. Dans presque tous les domaines, les gens paraissent plus ou moins que ce qu’ils sont réellement. C’est bien plus profond qu’il n’y paraît.

Nous avons une perception très imparfaite de l’univers, largement filtrée par nos croyances et connaissances (souvent déformées). La véritable perception (ou, dans le langage de la Kabbale, Da’at) ne s’acquiert qu’en purifiant notre intellect. Et il faut de nombreuses années de maîtrise de soi pour atteindre une appréciation réelle et objective de la réalité.

Purifier notre esprit nous permet de monter dans les mondes spirituels. En conséquence, plus on perçoit ce qui se cache réellement derrière les masques et les apparences, plus on se rapproche de Dieu, plus notre perception s’approfondit, et plus on voit la beauté et les bénédictions du monde, menant à une vie plus heureuse et plus accomplie.


Exprimer la vérité et la parfaire à travers la gratitude


L’âme humaine aspire au Créateur, source de toute réalité. Ce fait a de nombreuses implications profondes, dont l’une est que nous cherchons tous, au plus profond de nous, à retourner à notre Source, même si nos corps crient le contraire.

En fin de compte, selon Rabbi Moshe Chaim Luzzatto (le Ramhal) dans son livre « Orchot Tsadikim », la véritable spiritualité, c’est tendre vers Dieu, et c’est la seule chose qui justifie la vie.

C’est très douloureux pour l’âme d’être enchaînée à la matérialité. Ainsi, lorsque nous exprimons sincèrement notre gratitude, nous ne faisons pas que remercier quelqu’un, nous retraçons le bien jusqu’à sa source et le ramenons dans ce monde matériel à travers la parole.

C’est un exercice profond d’annulation de l’ego, de détachement de notre moi inférieur. De plus, la gratitude brise notre schéma mental habituel qui prend tout pour acquis, nous élevant un peu plus.

Ce n’est pas un exercice insignifiant. Les maîtres juifs du mouvement Moussar (discipline spirituelle) ont fortement souligné l’importance d’une gratitude authentique. Comme on peut l’imaginer, ce n’est pas le geste extérieur qui compte autant que la transformation intérieure et l’expression sincère de l’âme, qui s’exprime à travers notre corps matériel.

Mais il y a aussi un autre aspect de la gratitude : lorsque nous remercions quelqu’un, nous devons avoir conscience que cette personne a aussi été envoyée par le Créateur. Tout ce que nous vivons est un acte de Dieu et remonter à la source véritable est fondamentalement le but de la spiritualité. Et cela élève énormément.

Bien sûr, il faut remercier les médecins, mais si Dieu ne les avait pas créés, ne leur avait pas donné la capacité d’apprendre, de travailler, et un corps fonctionnel gratuit, personne ne pourrait nous soigner. Comme les personnes qui nous rendent service (même un service « rémunéré » comme nous soigner) sont à un « niveau supérieur », cela nous permet d’élever notre conscience et de nous rapprocher de Dieu.


Un exemple


Comme nous le savons, Moché Rabbénou, le plus grand des prophètes. Il y a environ 3 300 ans, il a reçu l’ordre de ne pas frapper les eaux du Nil lorsqu’il devait provoquer la plaie du sang en Égypte. C’est son frère Aharon qui a été chargé de le faire.


Pourquoi donc ?


Les sages juifs expliquent que Moché ne voulait pas manquer de gratitude envers le fleuve qui l’avait porté en sécurité lorsqu’il avait été placé dans un panier, bébé.

Mais cela pose une autre question : les fleuves ont-ils une conscience et peuvent-ils ressentir ?

La réponse est revue par les Rabbins, et il s’avère que Moché Rabbénou ne voulait pas nuire à son âme en manquant de reconnaissance, même envers quelque chose d’inanimé comme un fleuve ! Car ce petit manque laisserait une empreinte très négative dans son âme.

Le bien est le bien, peu importe d’où il vient. Si nous ne le reconnaissons pas, cela reflète un défaut que nous portons en nous.


La gratitude dans le mariage


Le Rav Shalom Arush, dans son célèbre Jardin de la Paix (il existe une version pour les hommes et une autre pour les femmes), écrit que la gratitude est le fondement du mariage. Les conjoints ne devraient jamais laisser passer une journée sans se remercier pour quelque chose.

Savoir quoi remercier est plus qu’une simple gentillesse pour rendre l’autre heureux, c’est un exercice de reconnaissance de Dieu dans les choses les plus simples.

Le mot hébreu pour homme est Ish (alef, yod, shin) et pour femme Isha (alef, shin, hé). Les deux contiennent le mot Esh (feu, alef + shin). Les lettres restantes, yod et hé, forment l’un des noms de Dieu.

Les sages juifs expliquent que si un homme et une femme introduisent Dieu dans leur mariage, ils sont complets (Ish et Isha), mais s’ils l’excluent, il ne reste que le feu (Esh).

Révéler cette étincelle divine en reconnaissant ce que l’on a reçu est en fait un des plus grands services que l’on puisse rendre à son conjoint… et à soi-même. Si l’on veut vivre une vie heureuse et épanouie, c’est indispensable.


Conclusion


Nous voyons donc que la gratitude transcende les tendances naturelles du corps humain. C’est plus que des mots, c’est une véritable expression de l’âme.

Être reconnaissant est une des clés de la transcendance et permet de mieux contrôler ses émotions.

Celui qui ne sait pas remercier est aveugle et faible, car nous avons TOUS quelque chose pour laquelle être reconnaissants. Ne pas le reconnaître n’est pas de « l’autosuffisance », mais un grave défaut.

Les bienfaits psychologiques sont déjà bien documentés par la science.

Les personnes plus heureuses remercient davantage.

Les personnes reconnaissantes sont plus heureuses.

Alors, à qui as-tu envie de dire merci aujourd’hui ?



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