La grandeur du saint Ben Ish ‘Haï, le Mekoubal Rabbi Yossef ‘Haïm de Bagdad

 


La grandeur du saint Ben Ish ‘Haï, le Mekoubal Rabbi Yossef ‘Haïm de Bagdad

Le Ben Ish ‘Haï fut sans doute l’un des plus grands Tsadikim des 300 dernières années.

Dans les annales de l’histoire juive, rares sont les Rabbanim qui ont mérité le titre prestigieux de « la gloire de leur génération » (פאר הדור / Pe’er Hador), et Rabbi Yossef ‘Haïm, connu sous le nom de Hakham Ben Ish ‘Haï, en faisait assurément partie. Maîtrisant tous les domaines de la Torah et aimé de tous ceux qui le connaissaient, il s’imposa incontestablement comme l’un des plus grands sages de son époque — une combinaison aussi rare que précieuse.

Dès l’âge de 10 ans, il quitta la bibliothèque de son père pour devenir l’élève de son oncle, Rav David ‘Haï Ben Meïr. À 16 ans à peine, il épousa Ra’hel, la nièce de son maître Rabbi Abdallah Some’h, et à 25 ans, à la suite du décès de son père, il hérita de sa charge et devint le Rav principal de Bagdad.

Le titre "Ben Ish ‘Haï" (l’homme vivant)

Ce surnom est inspiré de Benaïahou Ben Yehoyada, le plus grand guerrier et général du roi David. Rabbi Yossef ‘Haïm reçut une révélation selon laquelle il était la réincarnation de Benaïahou, et donna ainsi à plusieurs de ses œuvres des titres qui en dérivent : Ben Ish ‘Haï, Benayahu, Ben Yehoyada, Rav Pe’alim, etc.

L’œuvre emblématique du Hakham Yossef ‘Haïm, le Ben Ish ‘Haï, est devenue une référence acceptée et respectée dans les foyers séfarades comme ashkénazes. Son approche unique de l’enseignement halakhique, commençant par un discours kabbalistique avant de passer aux décisions pratiques, le distingue comme un maître spirituel d’exception.

Une jeunesse illuminée par la sagesse

Le génie du Ben Ish ‘Haï était déjà visible dans sa jeunesse, mais il atteignit sa pleine maturité après des années d’étude intense, de prières profondes et d’un perfectionnement personnel constant. C’est par cet effort d’élévation qu’il mérita le nom de Ben Ish ‘Haï — comme le pratiquent de nombreux kabbalistes qui renoncent aux plaisirs terrestres pour se sanctifier.

Rencontre avec le Mekoubal Rabbi Eliyahou Mani

Une anecdote célèbre illustre son niveau spirituel : sa rencontre avec Rabbi Eliyahou Mani, un maître de la Kabbale du Rashash (Rabbi Shalom Sharabi). Bien qu’ils se connaissaient dès leur jeunesse, ils se retrouvèrent plus tard à ‘Hevron, alors que le Ben Ish ‘Haï était entouré de disciples.

Émerveillé, Rabbi Mani lui demanda : « Par quel mérite as-tu atteint un tel niveau ? »
Le Ben Ish ‘Haï répondit : « Je me suis privé de tout plaisir imaginable, même d’enterrer des pastèques dans le sable pour les garder fraîches pendant l’été à Bagdad. »

La privation volontaire des plaisirs matériels est une dimension peu comprise de la halakha. Les âmes saintes y voient un moyen de s’élever spirituellement et de se détacher des désirs du corps, pour mieux servir Hachem dans une clarté intérieure.

Il existe même un jeûne particulier appelé le jeûne du Raavad (Rabbi Avraham ben David), qui consiste à laisser volontairement une bouchée appréciée dans l’assiette. Se retenir de ce plaisir est considéré comme un acte de jeûne et procure une élévation spirituelle considérable.

Histoires de miracles

Les récits entourant le Ben Ish ‘Haï témoignent de sa grandeur. Les miracles étaient fréquents autour de lui, ses prières exaucées, et ses amulettes très recherchées pour les délivrances qu’elles apportaient.

On raconte que même les Arabes de Bagdad fermaient leurs commerces et s’inclinaient avec respect lorsqu’il passait — une illustration de sa sainteté ressentie bien au-delà du peuple juif. Malheureusement, après son décès, la situation se dégrada, et les Juifs subirent des persécutions qui menèrent à l’exode massif depuis l’Irak au XIXe siècle.

Un épisode marquant eut lieu avant Pessa’h. Alors que le prix de la laitue avait été multiplié par dix par les marchands arabes, les riches purent en acheter, mais les pauvres firent appel au Ben Ish ‘Haï. Il se rendit au marché, prit une laitue et demanda calmement : « Cela vaut-il vraiment vingt pièces ? »
Des insectes sortirent aussitôt de la laitue. Il recommença avec plusieurs autres, provoquant le même miracle, jusqu’à ce que le stand entier soit infesté. Les marchands, pris de panique, offrirent alors gratuitement la laitue aux Juifs.

Son approche halakhique

Le Ben Ish ‘Haï est l’autorité halakhique suprême pour les communautés originaires d’Irak. Son œuvre magistrale diverge parfois du Choul'han Aroukh, mais suit une fidélité rigoureuse à la Halakha.

Un exemple célèbre : avant Souccot, un orphelin possédait l’unique Etrog valable de toute la région. Or, selon la halakha, l’Etrog du premier jour doit appartenir à celui qui accomplit la mitsva. Un orphelin mineur ne pouvant effectuer un don légalement valide, le Ben Ish ‘Haï, après avoir tout examiné, conclut avec douleur que la mitsva ne pouvait être accomplie cette année-là.

Où repose le Ben Ish ‘Haï ?

Un débat subsiste quant à son lieu de sépulture : certains disent qu’il repose à Bagdad, d’autres affirment qu’il est enterré au Har HaZeitim à Jérusalem.

Que le mérite du saint Ben Ish ‘Haï continue à nous protéger à jamais.

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