L’effet prodigieux de l’euphorie dans le breathwork et l’expérience spirituelle selon la Kabbale
L’effet prodigieux de l’euphorie dans le breathwork et l’expérience spirituelle selon la Kabbale
Lorsque l’on pratique correctement le breathwork de manière concentrée, on peut commencer à ressentir de l’euphorie : le corps modifie sa chimie, et l’esprit ouvre une porte vers des états modifiés de conscience.
L’euphorie que beaucoup de personnes ressentent lors d’une respiration profonde ou rythmée n’est pas seulement un “high” physique. Elle fait partie d’un système naturel qui nous permet de franchir le seuil de la conscience ordinaire pour entrer dans l’expérience spirituelle, et cela était bien connu des kabbalistes à travers les âges.
En termes simples, lorsque l’on s’engage dans des pratiques respiratoires intenses, qu’elles soient lentes et retenues, ou rapides et répétitives, on influence les niveaux d’oxygène et de dioxyde de carbone dans le sang. Cela crée un déséquilibre temporaire qui stimule le système nerveux. Des endorphines, de la dopamine et de la sérotonine sont libérées, et le corps ressent souvent des picotements ou une sensation de légèreté.
Ce n’est pas artificiel ; c’est le système nerveux qui donne la permission à la conscience de s’étendre au-delà du mode de survie. Et, nombre de techniques de méditation kabbalistique impliquent d’élever ses vibrations énergétiques par le travail du souffle.
C’est la racine de la sensation euphorique, et cela peut même aider à lever certains blocages énergétiques (c’est l’une des techniques que je pratique avec mes clients).
Le rôle de l’euphorie dans l’expérience spirituelle
L’euphorie agit comme un catalyseur. Normalement, l’esprit s’accroche fermement au corps et à ses habitudes. Quand l’euphorie inonde le système, elle desserre ces chaînes. Les pensées ralentissent, la conscience de soi se dissout, et l’attention peut circuler dans de nouvelles directions. C’est pourquoi de nombreuses traditions ont utilisé la respiration pour accéder à la prophétie, aux visions, ou à des états supérieurs de prière.
Quelques symptômes ou aspects de l’euphorie peuvent être résumés ainsi :
- Dissolution de l’ego : La vague de plaisir et de légèreté libère l’esprit de son contrôle rigide. Les gens se sentent souvent “fondus” ou “transparents”. En langage kabbalistique, c’est une petite expérience de bittoul (l’annulation de soi) devant l’Infini.
- Expansion de la perception : Une fois les filtres ordinaires levés, des perceptions subtiles apparaissent. Cela peut signifier des couleurs plus vives, des sons amplifiés ou même des visions intérieures. Dans un contexte spirituel, ce ne sont pas des hallucinations mais la perception de l’âme dans les mondes spirituels (ce qui peut sembler “psychédélique”).
- Union et transcendance : L’euphorie permet à la personne de se percevoir non plus comme un être séparé et tendu, mais comme une partie d’un tout plus vaste. C’est pourquoi beaucoup rapportent des sensations d’unité, d’amour divin ou de paix profonde.
L’euphorie neurochimique comme porte vers la vision intérieure
L’état euphorique déclenché par le breathwork a une base biochimique solide. Lorsque les participants pratiquent une respiration rythmique intense, comme dans le holotropic breathwork ou la respiration connectée, le corps libère des bêta-endorphines, les mêmes neurochimiques qui produisent le “runner’s high”.
Ces endorphines agissent comme des opioïdes naturels, réduisant la perception de la douleur et inondant le cerveau de sensations de plaisir et de légèreté. Parallèlement, des études montrent une augmentation de l’ocytocine, notamment en groupe, ce qui favorise le lien émotionnel et un sentiment de sécurité. La combinaison d’endorphines et d’ocytocine dissout les frontières rigides du soi, créant le sentiment d’unité souvent rapporté dans la pratique spirituelle.
En résumé, cette euphorie n’est pas seulement un effet agréable : c’est un pont neurologique. Quand la tension diminue et que le plaisir domine, le cerveau se détourne des circuits de survie (contrôlés par l’amygdale) et s’ouvre à des réseaux liés à l’imagination, à la mémoire et au traitement symbolique.
Ainsi, l’euphorie permet à la psyché d’accéder à des couches normalement filtrées, donnant naissance à des visions, des intuitions et des images spirituelles. C’est pourquoi, dans de nombreuses traditions, le travail du souffle n’est pas utilisé seulement pour se détendre, mais comme un portail vers des états de conscience modifiés où la vision spirituelle devient possible.
(Sources : Holotropic Breathwork and Stress Hormone Regulation – Holotropic Journey, https://holotropicjourney.com/holotropic-breathwork-and-stress-hormone-regulation)
Types d’expériences spirituelles déclenchées par le breathwork
Il existe de nombreux types d’expériences spirituelles, allant de la “précognition” à la “vision spirituelle”, jusqu’aux véritables “expériences hors du corps”. Il est cependant important de noter que ces expériences peuvent survenir soudainement ou non. J’encourage mes élèves à développer progressivement les facultés spirituelles par la méditation, le travail du souffle et la guérison énergétique, afin de les rendre durables et sûres.
Il arrive souvent que les gens traversent un événement traumatique (comme un accident de voiture) qui déclenche ensuite l’expérience ou le don spirituel, mais pour la plupart, il s’agit d’un processus lent.
Quoi qu’il en soit, certains éléments de base sont déclenchés par l’euphorie, notamment :
- Intuition mystique : Lorsque l’esprit est libéré, des schémas cachés ou des vérités intuitives apparaissent. En termes kabbalistiques, cela correspond à la lumière de Hokhmah (la sagesse) qui perce.
- Libération émotionnelle : La douleur ou les traumatismes stockés peuvent remonter et se libérer. L’euphorie facilite ce processus en le rendant sûr plutôt qu’accablant.
- Présence sacrée : Beaucoup décrivent la sensation de Dieu comme une présence tangible. Le souffle, neshima, est intimement lié à neshama, l’âme. Harmoniser la respiration peut éveiller une conscience directe de la Source.
- États hors du corps : Certains se voient flotter au-dessus d’eux-mêmes ou voyager dans des paysages intérieurs. Cela fait écho aux écrits de Rabbi Avraham Aboulafia, qui utilisait des respirations et méditations sur les lettres pour atteindre des états prophétiques.
- Intégration du corps et de l’esprit : Paradoxalement, alors que l’âme semble s’étendre vers l’extérieur, les gens se sentent aussi plus enracinés dans leur corps. La charge euphorique reconnecte l’esprit et la chair en harmonie.
Développer une véritable vision spirituelle, que certains appellent “clairvoyance”, et qu’en hébreu on traduit généralement par rouah hakodesh, exige une préparation du corps, une concentration de l’esprit et un raffinement de l’âme. Le travail du souffle, la méditation et la guérison énergétique ouvrent chacun différentes portes à cette capacité, et combinés, ils forment un chemin complet.
Nos sages en étaient des maîtres.
Récapitulatif
1. Breathwork : éveiller les sens intérieurs
- Pourquoi le souffle est important : Une respiration profonde et rythmée augmente l’oxygénation, équilibre le système nerveux et relâche l’emprise de la conscience ordinaire.
- Comment pratiquer : Commencez par des inspirations et expirations lentes et égales. Ajoutez progressivement des rétentions douces.
- Effet spirituel : Le souffle adoucit la barrière entre l’esprit rationnel et l’âme intuitive. En termes kabbalistiques, il enlève les klipot (coques) pour que la lumière de l’œil intérieur brille.
2. Méditation : entraîner l’œil intérieur
- Méthodes de concentration : Se focaliser sur un Nom divin, une lettre hébraïque ou une lumière visualisée détourne l’attention des distractions et éveille le koah ha-dimyon (faculté imaginative), instrument de la vision prophétique.
- Résultat : Les images qui apparaissent deviennent progressivement des visions significatives, des symboles ou des éclairs de vérité supérieure.
3. Guérison énergétique : affiner le réceptacle
- Pourquoi nécessaire : L’âme perçoit à travers le corps. Si le corps est bloqué, la vision est déformée.
- Effet : Quand l’énergie est libérée, beaucoup rapportent spontanément des images intérieures, des présences ancestrales, ou la sensation d’être entourés de lumière.
4. Combiner les trois
Le développement le plus puissant de la vision spirituelle survient quand ces méthodes sont pratiquées ensemble :
- Commencer par le souffle pour calmer le système nerveux.
- Passer à la méditation avec un objectif clair.
- Utiliser la guérison énergétique pour libérer et amplifier le flux.
5. Avertissements et garde-fous
La vision spirituelle est réelle et peut être dangereuse si elle est mal utilisée. Les maîtres comme l’Arizal ont averti qu’il faut pratiquer avec humilité et alignement à la sainteté.
Le danger est aussi de poursuivre l’euphorie comme un but en soi. Or, l’euphorie est une porte, non une destination.
Conclusion
Comme nous l’avons vu, l’euphorie du breathwork n’est pas un simple effet agréable, mais un outil sacré. Elle ouvre les portes de la perception, libère les blocages émotionnels et permet à l’âme d’entrevoir sa racine véritable.
Le souffle donne accès, la méditation apporte le focus, et la guérison énergétique clarifie le canal. Ensemble, ils forment une discipline complète pour ouvrir la vision spirituelle.
L’œil intérieur se développe graduellement, passant des éclairs fugaces à l’intuition authentique. Lorsqu’il est enraciné dans la sainteté, il devient une capacité sacrée de l’âme : percevoir au-delà de la surface et contempler la réalité spirituelle qui sous-tend toute chose.




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